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A ABA

A, première lettre de l’alphabet François, & de toutes les autres langues.

Les marchands, négocians, banquiers & teneurs de livres, se servent de l’A initial, ou tout seul, ou suivi de quelques autres lettres, aussi initiales, pour abréger certains termes de négoce, & ne pas tant employer de tems ni de paroles à charger leurs journaux, livres de comptes, & autres registres.

L’A mis tout seul, après avoir parlé d’une lettre de change, signifie accepté, A.S.P. accepté sous protest. A.S.P.C. accepté sous protest, pour mettre à compte. A.P. à protester.

* AAGGI-DOGII. Mot Persan, qui signifie en François Montagne amère. Elle est ainsi nommée, à cause qu’elle forme un passage très dangereux aux caravanes qui vont en Perse, & qui prennent la route de Constantinople à Ispaham. On la trouve en sortant de Chaouqueu, à une journée de Louri.

Lorsque les caravanes arrivent au défilé de cette montagne, on compte tous les chameaux & tous les chevaux, pour chacun desquels le caravan-bachi tire un droit qu’il emploie, partie au paiement de quelques soldats, & armemens pour la garde & la sureté de la caravane ; partie en d’autres menus frais ; gardant néanmoins la plus grande pour lui-même. Cette exaction seule pourroit autoriser le sur-nom que les Orientaux donnent à la montagne.

AAM, ou HAAM. Mesure des liquides dont on se sert à Amsterdam : elle contient 28 mingles, & pèse environ 63 livres, poids de marc ou poids de France. Voyez la table des mesures.

AB

ABACA. Sorte de lin ou de chanvre que l’on tire d’une espèce de bananier nommé coffo, dans quelques-unes des isles Manilles.

L’abaca blanc sert à faire des toiles très fines. On ne fait que des cordages & des cables avec le gris.

ABAGI. Monnoie Géorgienne d’argent, qui porte la même marque que les abassis de Perse ; mais qui vaut le double. Voyez la table des monnoies.

ABAJOUR. Espèce de fausse vûe, ou faux jour, que les marchands ont ordinairement dans leurs magasins & boutiques, pour empêcher que la trop grande lumière ne diminue la beauté & l’éclat de leurs étoffes.

ABANDONNEMENT. (Délaissement, cession de biens.) Ce marchand a fait un abandonnement de tous ses biens à ses créanciers. On dit faire un contrat d’abandonnement.

ABANDONNER. (Céder, quitter.) Ce négociant


est obligé d’abandonner ses effets à ses créanciers ; cet autre veut abandonner le commerce.

ABAS. Poids dont on se sert en Perse pour péser les perles, il pèse un peu moins de trois grains & demi, poids de marc. Voyez la table des poids.

ABASSI ou ABBASSI. Monnoie d’argent de Perse, de la figure & de la grandeur, environ, qu’étoient autrefois les pièces de quinze sols de France.

L’abassi est ainsi appellé du nom de Scah-Abas II roi de Perse, qui en ordonna la fabrication. D’un côté il a pour légende la profession de foi des Mahométans, & de l’autre le nom d’abas, & celui de la ville où l’abassi a été frapé.

En Perse, l’abassi vaut deux mamoudis, ou quatre chayés. Voyez la table des monnoies.

Il y a aussi des pièces de cinq abassis, c’est-à-dire, de quatre livres, douze à treize sols de France : & des pièces de deux abassis, qui en valent la moitié ; mais il s’en fabrique peu, & ils n’ont guères de cours dans le commerce, ne se regardant pour l’ordinaire que comme, ce qu’on appelle en terme de monnoie, des pièces de plaisir. La pièce de cinq abassis est ronde, un peu plus épaisse & plus grande que l’écu François : la demie à proportion.

Dans le commerce, soit à Ispaham soit dans le reste de la Perse, les espèces d’argent se pèsent & ne se comptent pas. Les sacs sont de cinquante tomans, qui font deux mille cinq cent abassis. On les pèse par pesées chacune d’un toman, ou de cinquante abassis. Si l’on soupçonne qu’il y ait des abassis légers, on les découvre en les pesant vingt-cinq contre vingt-cinq, & ainsi de suite.

ABATANT. Planche, ou morceau de menuiserie en forme de dessus de table, que les marchands font placer dans leurs boutiques & magasins du côté que vient la lumière, & qui se leve ou s’abat, selon le jour qu’ils veulent donner aux marchandises qu’ils font voir.

ABAT-CHAUVÉE. On nomme ainsi en Poitou, dans l’Angoumois, dans la Xaintonge, dans la Marche, & dans le Limosin, une sorte de laine de moindre qualité, à peu près semblable à ce qu’on appelle des peignons & des plutes.

Les abat-chauvées, lorsqu’elles sont transportées des provinces réputées étrangères, dans les provinces de l’étendue des cinq grosses fermes, payent l’entrée à raison de trente, sols du cent pésant, conformément à l’arrêt du 19 avril 1723 ; & les nouveaux sols pour livre.

ABATELEMENT. (Terme usité parmi les François dans les Echelles du Levant.) Il signifie une

Commerce. Tome I. A