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les établissent, ont été reconnus & consacrés par des déclarations, réglemens & ordonnances de différentes cours ; nous en parlerons à l’article MINISTRE PUBLIC.

Les privilèges & l’autorité d’un ambassadeur cessent par son rappel, par la mort de l’un ou de l’autre souverain, par une retraite forcée, par une déclaration de guerre ; ils cessent encore si le prince qu’il représente perd sa souveraineté.

Un ambassadeur que l’on oblige de se retirer, & que l’on fait conduire sur la frontière, conserve son caractère & ses privilèges, tant qu’il est sur les terres de la puissance qui le renvoie. On doit lui donner un temps convenable pour sortir du pays, & respecter son caractère durant cet intervalle. On ne peut même traiter en ennemi l’ambassadeur d’un prince, à qui l’on vient de déclarer la guerre, qu’après avoir donné à ce ministre public, à sa suite & à ses équipages, le temps de se retirer. L’usage veut de plus qu’on lui accorde tous les passe-ports nécessaires. Ainsi la Porte, qui emprisonne dans le château des sept Tours les ambassadeurs, de la puissance à qui elle déclare la guerre, blesse tout-à la fois le droit des gens & le droit naturel ; & les souverains de l’Europe devraient exiger l’abolition d’un usage aussi barbare [1].

Il seroit inutile de parler ici des qualités nécessaires à unrambajfadeur, 8c des précautions qu’on doit, employer dans ce choix.-Sans doute il’faut •bien çonnoître un homme, être bien sûr de sa" -vertu, de sa probité, de ses ,talens , poúr lui confier Thonneur de représenter une nation , .Sc le íbin de veiller à sesintérêts politiques. Un emploi si important demande un citoyen sage, prudent, qui ait de la noblesse dans les fentimens , ÀeTa grandeur d’.ame ,- une éloquence naturelle, des moeurs pures 8c une intégrité incorruptible ; qui soit laborieux, actif, vigilant, généreux 8c magnifique à propos ; qui ait fart de faire parler -les autres en parlant peu, Sc qui soit maître de lai dans tous les cas.. Voyez l’article MINISTRE PUBLIC.

AMBASSADRICE. Ce que nous pourrions dire, sur ce mot, se trouve dans le Dictionnaire de Jurisprudence ; nous y renvoyons le lecteur.

AMELAND, petite ifle fur la côte de Frise ; elle forme, une seigneurie libre 8c indépendante, icornposée de trois villages ; elle fut possédée assez Tpng-tems par la famille de Nanega , qUik vendit à k maison d’Orangé dans le siècle dernier. Le prince Stathouder en. jouit eri toute souveraineté, : •8Cil prendle titre de prince souverain d’Ameland.

AMÉLIORATION, s. f. action de bonifier, de rendre meilleur, se dit p’articulièremeht. desavantages qu^une bonne administration ,8c une riche culture procurent, à un terroir, à un état. ;. À considérer ce mot sous une acception plus générale, c’est une branche quelconque du perfectionnement. On sçait que.dans k nature tout est susceptible d’Amélioration ; non - seulement Thomme , mais les animaux, les végétaux, les ’ minéraux, les élémens même, dénomination que nous avons donnée aux grands "agens de Tordre naturel,. les élémens deviennent plus salubres& :. plus propices par Tappurement ou le mélange que nous en sçavqns faire. . U Amélioration des fonds est, plus proprement attribuée à un mélange de terres Sc d’engrais qui rendent les champs plus fertiles, plus propres à : multiplier Sc à nourrir les fruits 8c les productions nécessaires à notre usage. -La lessive blanchit le linge, mais elle Tuscjla culture féconde la terre, mais elle k fatigue ; elle k dépouille fans cesse, Tameublit 8c la livre aux vents Sc aux ravages des temps orageux, dénuée du gazon Sc des plantes qui k couvraient 8c la consolidoiènt. La terre fait donc des pertes siu> cessives 8c continuelles^ &c non-seulement il faut réparer ces pertes, mais restaurer, mais améliorer le fonds.

C’est l’objet du travail de l’homme, qui pense créer en améliorant, & qui ne fait qu’entretenir Sc continuer ce qui est créé. Sitôt qu’une’pro- : priété. est vénale, c’est-à -dire, dès qu’elle a une valeur d’estimation entre les hommes, on peut dire que cette valeur qu’elle a, né lui vient que des avances quelconques faites dans le temps pour l’établir, & qui la constituèrentpropriété

or

ces premières avances, employées’dans cette vue, furent d’Amélioration.

L’Amélioration des terres est le principe & la base de tous les genres de perfectionnement. On sçait cela., puisqu’on ne peut ignorer que sans Je produit annuel des terres, il.n’y aurait, : pour la subsistance de Thomme, que k ressource dé la -chasse, courte 8c précaire dans des-pays incultes,ou celle d’une pêche, qui ne demande pour* avances que des canots Sc des filets, mais dont les produits sont nuls quelquefois, Sc pour l’or-• dinaire cafuels Sc peu durables..

L’Amélioration est elle-même une avance. Elle ne se fait que par des avances, puisqu’on ne sçauroit en recueillir les fruits qu’après avoir fait la dépense nécessaire à leur production. Nous n’avons encore parlé, dans cet article, que des avances annuelles ; car le mélange des terres, des fumiers & des engrais peut & doit être regardé, comme tel, & il faut le recommencer tous les ans, ou

  1. On trouve dans le dictionnaire de M. Robinet les instructions d’un ambassadeur mourant à son fils qui se destinoit aux négociations. Ce morceau est plein de sagesse d’esprit & de courage. Voyez aussi l’Ambassadeur & ses fonctions, par Wicquefort ; la Science du Gouvernement par M. de Réal ; les Institutions politiques, par le baron de Bildfeld ; la Manière de négocier avec les Souverains, par Callières.