Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/158

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de nations sauvages en Amérique, c’est que la terre y produit d’elle-même beaucoup de fruits, » dont oh peut se nourrir. Si les femmes y culrivent autour de k cabanne un morceau de terre,

  • le mais y vient d’abord. La chasse Sz la, pêche
?Jachèvent : de mettre les hommes dans Tabondance. 

De plus les animaux qui paissent, comme » les boeufs j lés buffles, 8cc. y réussissent mieux SJque les bêtes carnassières :-celles-ci ont eu de « tout temps Tempire de TAfrique. ’.' ..» Je crois qu’on nauroit point tous ces avanw ~tages en Europe J si Ton y kissoit k terre in<culte ; il n’y viendrait guères : que des forêts, ».des chênes 8c .d’autres arbres stériles ».

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L’effet de la découverte de l’Amérique fut de lier í’Eu-rope ; TAiié Sc TAfrique.- jÙAmérique fournit à TEuropela matière de son.commerce, avec cette vaste partie’ dé TÀsie y qu’on appelle les Indes -orientales. L’argcnt, ce métal si utile «u commerce comme signe, fut encore k. base du plus -grand commerce de Tunivers, comme marchandise. Enfin k navigation d’Afrique devint" nécessaire ; elle fournissoit des hommes pour le travail des mines Sc des terres de YAmérique. - Les Espagnols regardèrent d’abord les terres découvertes comme des objets de conquêtes : des peuples plus .rafinés qu’eux trouvèrent qu’elles étoient des objets de- commerce , 8c c’est là^dessus qu’ils dirigèrent leurs vues. Plusieurs peuples se sont conduits avec tant de sagesse, qu’ils òn’t donné Tempire à des compagnies de négocians, qui, gouvernant ces états éloignés uniquement pour le négoce, ont fait uné grande puissance accessoire , sans embarrasser Tétat prinCipal.-Les colonies, qu’on y a formées , sont sous un genre de dépendance dont qn ne trouve que peu d’exemples dans les colonies anciennes , soit que celles d’aujourdshui relèvent de Tétat même, óu dé quelque compagnie commerçante établk dans cét état. -.-. :’ ..’.'. :. L’objet de cés colonies est de faire le com^ merce à de meilleures conditions qu’on ne le fait áveç.-Ies. peuples voisins, avec lesquels tous les avantages sont réciproques". On a établi que k métropole feulé pourrait négocier dans la coIonie ; & Cela avec grande raison , parce que le but de Tétablissement a été’ Textensión du commerce, non la fondation d’une ville,pu d’un nouvel empire. Mais on a donné trop d’étendUe à cé principe ; T Angleterre , noa contente d’avoir imposé cette servitude à ses colonies, a Ypulu leur en imposer cent autres ( 1), 8c elle a perdu treize provinces^ , Les(cabinets de Madrid Sc de Lisbone doivent pro : fiterde cètte léçoav.ils n’ont pas à craindre ,_çon> me on Ta dit mille fois,que leurs colonies se reniflent indépendantes, ou du moins ce danger n’est pas ; prochain ^ mais k liberté : est établie en Amérique. Les républiques méprisent ’ beaucoup les peuples soumis aune autorité absolue ; ellesles attaquent arec ardeiw , lorsqu’elles ont des forces suffisantes ; elies.pnt, Comme les princes, la manie des conquêtes. Les.mines du-Pérou, du- Mexique 8c du Brésil- attireront-tôfi ow- :tard les états libres qui viennent ; de seTprmer : dans Y Amérique septentrionale. ’

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. , ’ , Si T Angleterre ; par Jun prestige qu’on ne peut concevoir, ne sc fût pas aveuglée fur la prétendue faiblesse de ses. colonies , elle auroit joui long-temps des ressources que ces colonies lui produisoieht ;: Sc d’après ses moeurspubíiques 8c la force de son ’gouvernement, les établissemensqu’elle fòrmâ dans’Y Amérique septentrionale vers Je milieu, du dernier siècle, méritent des éloges. L’Espagne 8f le Portugal n’avoient pas : des sujets aussi industrieux ; k constitution politique de leur gouvernement étoit bien différente, 8c ces deux états regretteront peut-être un jour de s’être approprié les mines du Pérou, du Mexique 8c du Brésil. Voici des observations tirées de Montesquieu, qui montrent quel effet ont produit sur TEsT pagne les richesses de l’Amérique. Si TÈurópe a trouvé ; tant d’avantage dans le commerce de l’Amérique , il est naturel de croire que l’Espagne a dû y en trouver de plus grands. . El le- tira du monde, nouvellement découvert, une quantité d’or 8c d’argent si prodigieuse, que ce que Ton en avoit eu jusqu’alors ne pouvoity être comparé. Mais (ce qu’on n’auíoit jamais soupçonné ) k misère la fit échouer presque par-tout. Philippe II, qui succéda à Charles-Quint,-fut obligé de faire la célèbre banqueroute que tout le monde fait ; 8c" ù n’y a peut- être pas eu de prince qui ait plus souffert que lui des murmures, de Tinfolence 8c de la révolte de ses troupes toujours mal payées. Depuis ce temps la monarchie d’Espagne déclina sans cesse : c’est qu’il y avoir un vice intérieur 8c physique dans- k nature de ces richesses, qui lés rendoient vaines ; 8c ce vice augmenta tous les jours. L’or 8c Targënt sont une richesse de fiction ou de signe. Ces signes font très - durables , Sc sc dé-

truisent peu, comme il convient à leur nature ;

Plus ils se multiplient, plus ils perdent dé leur prix, parce qu’ils représenrent moins de choses. Lors de k conquête du Mexique 8c du Pérou , les Espagnols abandonnèrent les richesses naturelles pour avoir des richesses de signes qui s’avi-lissoient par elles-mêmes. L^or 8c l’argent étoient " très-rares én Eutppe ; 8c l’Espagne, maîtresse tout-à r Coup d’une très-grande quantité de ces métaux, conçut dès espérances qu’elle n’avoit jamais eues. Les richesses que Ton trouva dans les (1 ) Voyei l’acte d’indépendance des Etats-Unis, & les- préambules des constitutions de ces divers Eia’ts