Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/173

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lier, inspiraient une nouvelle force à l’amour de la liberté .que montraient les anglois ; le même i esprit qui avoit attaqué k foi établie , se glissoit

dans Ja politique. ; les prérogatives

rayáles furent soumises au même examen que les préceptes de Téglise de Rome, Sc elles ne soutinrent pas cette épreuve.

La chambre des communes, d’un autre côté, jevenoit de Tétonnemènt que Textinction du pouvoir des nobles lui avoit inspiré d’abord ; jettant les yeux fur elle-même 8c fur le peuple, elle

VÌt toute fa force ; elle se détermina

à en faire usage, 8c à resserrer enfin un pouvoir qui depuis iï longtemps fembjoit avoir tout envahi (i). Guindée par des hommes dé génie & par des caractères vertueux, elle entreprit le grand ouvrage. ,dé la réforme , ávec méthode, 8c d’une manière - ..qui n’étoit’pas opposée à la constitution. rCharles avóit besoin dé beaucoup de prudence pour élu- .der le choc de toute la narion, concentré 8c dirigé par urie assemblée d’hommes d’état. i - Mais ce prince mal conseillé ne ;vit pas. le péril qui Tenviroi.noit ; il ne sentit pas que le tèrrein - fur lequel il marchoit étoit miné de toutes parts ; ileut Timprudence de déployer avec rigueur Une ’ autorité qu’on ne respectoit plus, 8c en un mo-’ ment il perdit ses prérogatives. Par le fameux ; acte’qu’on appelía h pétition des droits , & par un acte postérieur, publiés de son aveu j, les •prêts forcés 8c ks impôts déguisés sous le nom de don gratuit, furent déclarés contraires aux, -loix ; les emprisonnemens arbitraires Sc Texerciçe •de la loi martiale furent abolis ;Te tribunal de la haute-commission 8c la chambre étoilée furent sup-’ primés (ì) ; 8c la constitution , dégagée de TattijaiT despotique dont les Tudors Tavoient cou- ; verte, fut rétablie dans son ancien lustre.

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Charles Ier paya de fa tête son opiniâtreté. La puissance royale se trouvant anéantie ,’• les. anglois firent des tentatives inutiles -, pour y subs-~ tituer le gouvernement républicain.. «Cefutun . » beau spectacle, dit Montesquieu , de voir les - " efforts impuiflans des anglois pour établir chez •» eux la démocratie ". Soumis d’abord au pouvoir des divers chefs du long parlement, ils. se soumirent ensuite à k volonté du protecteur. Après- Cromwell, ilá virent Je pouvoir sc distribuer entre les chefs des différens corps de’ troupes ; 8c retombant fans cesse de servitude en servitude, ils reconnurent que vouloir établir la’ liberté au milieu d’une grande nation , en la faisant intervenir dans lé détail du gouvernement, c’est vouloir de toutes les choses la plus chimérique ; que cette autorité commune à tous, dont on.amusc le peuple, n’est : au fond que Tautorité de quelques citoyens puis-Tans qui se partagent la république ; Sc ils adoptèrent enfin k feulé constitution qui puisse convenir à un grand état, celle où un petit nombre .d élibère Sc où unseuTexéciite. . -

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« Gomme ceux qui avoient part aux affaires’ ;,

» dit encore Montesquieu,

n’avoient point de » vertu, que Jeur ambition étoit irritée par lesuccès » de celui qui avoit le plus osé (3), que Tesprit "d’une faction n’étoit réprimé que par Tesprit " d’une autre , le gouvernement changeoir sans j» cesse y ,1e peuple étonné cherchoit la démocratie,

8c ne Ja trouvoit

nulle part. Apres bien » des mouvemens, des chocs 8ç des secousses, » il fallut sc ,’repóscr dans le gouvernement même «qu’on avoit proscrit".’ -’.. -’. Charles II fut donc appelle, Sc ses peuples lui témoignèrent l’attachement Sc la tendresse qui fuit le retour d’une longue erreur. II he leur pardonna pas néanmoins le crime inexpiable dont ils s’étoient souillés : 11 vit avec douleur qu’ils conr feryoient les maximes qui avoient fait mourir son père fur un échaffaut ; Sc le coeur plein des anciennes prérogatives de k couronne , il chercha TocCasion de manquer aux promesses qui avoient causé son rétablissement. • Mais la vivacité de íes mesures dévoila ses inr tentions ; ses alliances dangereuses fur le continent, 8c J’extravagance dés guerres dans lesquelles il entraîna Y Angleterre, jointes aux fréquens abus d’autorité qu’il se permit, le décelèrent- La nation ouvrit les yeux fur ses projets ; Sc convaincue enfin qu’il n’y a que des bornes .fixes 8c invariables qui puissent contenir Tautorité, elle "résolut d’abolir tout ce que la puissance de son roi ávoit encore d’arbitraire. . - Elle supprima les services .militaires dus. à .la couronne, par ceux.qui possédoient des terres féodales ; les loix contre les hérétiques furent abrogées ; onpublia l’acte d’habeas corpus (4) 8c le statut qui rendoit les parlemens triennaux

le patriorisme

de la chambre des pairs 8c de celle des communes fut tel, que ce fut sous le prince le plus destitué de principes,, que la.liberté, prit.le plus d’accroissement.--, . -.. A k mort de Charles, Jacques II voulut suivre les projets, despotiques de fa famille ; il employa, dans ses déclarations, les expressions.alarmantes ( , ) En France où, par une fuite de la division des provinces & de la puissance des nobles, le peuple étoit compté pour rien lorsque les nobles eux-mêmes furent abattus-, l’ouvrage fut fait. Mais en Anghrerr-, lorsque les nobles furent soumis, le peuple qu ils avoient eleve & qui etoit réuni, revendiqua ses droits S : rallia la na’-iori (») La chambre etoi’ée, à la différence des autres tribunaux qui ne reconnoissent que la commune hì & les aáes du parlement, reconnoissoit les proclamations particulières du conseil du roi, & en faisoit la règle de ses iuremens Aufli î’aboliiion de ce tribunal fut - elle regardée , avec raison , comme une grande victoire sur i’autorité royale ’ ’ 4) Nous expliquerons plus bas en quoi consiste cet acte.