Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/204

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mais l’amour de l’or ne fit de bons citoyens. La liberté ne peut être solidement établie que sur l’équité, & courageusement défendue que par la vertu. Laissez à des despotes la gloire folle & destructive de faire des conquêtes, & de répandre à grands flots le sang de leurs sujets. Pour vous, contens de jouir en paix des bienfaits de votre constitution , n’allez pas les anéantir par des guerres insensées ,Í qui feraient utiles à quelques-uns de vòsnégociahs, mais qui feraient-ruineuses pour vos citoyens en général. Òn parle avec éloge de votre raison ; soyez raisonnables en tout. Occupez - vous à perfectionner votre gouvernement 8c vos íóix.’ Ne vous endormez point dans une sécurité présomptueuse ; votre ennemi n’est point sur le continent dé l’Europe, il n’est point en Amérique 8c en Asie, il est au milieu devous. Craignez un luxe fatal aux.moeurs 8cÀ la liberté. .Que votre iste devienne le modèle des nations, 8ç qu’on ne discpas iin jqlir :-II fut un peuple qui avoit assuré la liberté des citoyens d’une manière à peu près complette ; il jouissoit de tout ce qui peut rendre les hommes-heureux ; mais il a perdu ses privilèges par fa corruption j Sc ce n’est pas la peine de travailler dix siécles à se former une constitution , pour tomber ensuite dans l’escìavage. . ... SEC T ION XII I=. . Du commerce6’ de lindustrie de la nation angloise. . Le commerce de YAngleterre occupoit plus de sept mille bâtimeUs avant la guerre de ÌJJS ; à lepoque de l’insurrection des colonies, il en, occupoit plus de douze mille. Aucune nation n’avoit encore fait un commerce si prodigieux : elle s’ef- , force aujourd’hui non seulement de le sóutenir,mais del’augmenter ? Tous lés trésors de l’Inde , comme l’annonçoit le fameux chancelier Bacon, il y après de deux siècles , font aujourd’hui en fa disposition. 1,’usage excessif d’un crédit immense, devoit, ou détruire cette nation , ouTéleyer à ce haut degré de puissance ; On peut juger des progrès successifs de cette élévation qui étonne aujourd’hui toute l’Europe. Je ne donnerai ici qu’un résultat général ; je parlerai de son commerce plus en détail aux articles de ses colonies Sc de ses établissemens en Asie. t Lenroduk des istes angloiscs, avant la, révolu-

tion d’Amérique,

occupoit six cens navires Sc douze mille matelots.. On l’estimesoixante six millions. Indépendamment de-çe que : la métropole enyoyóit à la Jamaïque pour ses liaisons interlopes avec Je’continent, elie fournissoit à ses colonies pour dix-sept millions en esclaves Sc en marchandises. . Le bénéfice des agens de çe commerce, les frais de navigation, les droits 8c la commission . réunis, ne s’éloignent pas de seize millions. D’après ce calcul, on trouvera net trente - trais millions pour les possesseurs des plantations. , Avant la même révolution d’Amérique , les exportations de YAngleterre, poUr toutes ses colonies de l’Amérique septentrionale , montoient -annuellement à 3,370,900 liv. sterling, Sc son importation à 3^92.4,606 liv. sterling (1). On verra à Tarticle de chacune de ces colonies comment serépartissoient ces exportations 8c ces importations, Sc ce qui en resté aujourd’hui à la Grande-Bretagne. On peut Conclure de là quel coup ’Tindépendancè des Etats - Unis porte à YAngleterre. Les produits de l’agriculture sont fort considérables ; on fait que de 1746 à 1750, c’est-à-dire ’dans une espace de cinq années, YAngleterre exporta pour 3,405,786 liv. sterling de froment, deseigle, de dreche 8c de gruau j 8c l’on croit. que ces exportations ont encore augmenté depuis, cette époque. . Sir Charles Withworth a ; publié, en 1776"," l’état des exportations 8c des importations de YAngleterre depuis 1697 jusqu’à Tannée .1773. Voici quel fut le commerce de la Grande-Bretagne avec toutes les parties du monde en 1773 j importations 11,406,841 1. sterling ; exportations^ 14,763,2s 3 liv. sterling. Ainsi les exportations excédèrent les importations de 3,356,411 liv. sterling. Les lecteurs qui voudront cpiinoître Tétat particulier du commerce de YAngleterre t avec les différens pays de TEurope ; de TAsie, de TAfrique Sc de TAmérique, peuvent recourir à l’ouvra-, ge , que je viens de. citer. II y a plusieurs compagnies de commerce auto^ risées par des lettres patentes. Elles ont fait-air gouvernement des avances ou des prêts si considérables j qu’il ne peut les rembourser , Sc qu’il reçoit la loi de ces compagnies. La principale est la compagnie de la banque ;. Elle a le privilège de prêter fur les fonds du gouvernement, d’escompter les lettres de change 8c les billets des particuliers ; elle tient la caisse de. tous ceux qui veulent se servir de ce dépôt ; elle fait le commerce des matières d’or 8c d’argent. Elle tire fur-tout de grands profits des avances, qu’elle fait au gouvernement fur la taxe des terres : ; elle ne fournit que ses billets , qui sont payables-, à vue ; mais comme elle a eh main les fonds de. tous les riches particuliers, Targent passefeulement, d’un compte à un autre fans sortir de-la caisse. ’ La compagnie des Indes ne paye Tintérêt de. ses obligations qu’à 3 pour cent > Sc quoique cet intérêt soit fort modique, ces obligations font fort recherchées, parce qu’elles sont payables à six mois de date Sc au porteur, fans qu’on ait besoin de les renoUvelIer, parce que l’intérêt courant toujours, elles font regardées çomme dé íiyV9yt le -Voyageur américain, ’ ,.’.-’ . ’- - - ’ K ’- ." A%.&