Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/206

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merce & dans la profession d’avocats. Comme il y a de grandes fortunes à faire dans la marine, on préfère ce service à celui de terre j qui ne pçut avoir, comme on voit, qu’un petit nombre ’deXujets d’élite. H" n’y a, dans TintérieUr des trois royaumes, ni gouverneurs de province, ni étais-major de place, ni écoles de génie. II faut aller chercher loin de fa patrie quelques "postes lucratifs dans cette carrière. . La cavalerie angloise étant composée de fils de fermiers 8c de gens aisés, auxquels Tétat donne une paie plus-considérable qu’ailleurs, doit avoir une supériorité sur celle des autres puissances ; ’tuais cette cavalerie est en petit nombre. , Lá nation angloise compté principalement sur sa marine pòur défendre son pays, Sc jouer un des premiers rôles parmi les puissances étrangères : cette marine est en effet formidable, Sc aucune nation du monde n’en a eu de pareille. Le nombre des vaisseaux de ligne qui là composent aujourd’hui ( en 1783 ) est de 177 ; il y en á 191de garde dans lés différens ports ; 11 en armement pour divers services ; 17 dans Tlnde, en Amérique Sc aux ifles ; 4 servant d’églises, ; d’hôpitaux. Sec. 90 en ordinaire, Sc 44 fur les chantiers.’ .’ -’ •’-•" .. . , Le nombre totâl de ses vaisseaux de guerre est de 627. > :" Puisque les puissances ne règlent guères leurs prétentions que fur leurs forces, òn ne doit pas être surpris que la nation angloise réclame la sour : verainété ou Tempire de la mer ; elle fonde ses. droits fur la prescription, sur les loix particulières : , fur les traités Sc rëCpnnoissances des princes : les autres peuples font moins disposés que jamais à souscrire à cette prétention ; Sc èn effet elle est bien absurde. Que signifie, ce mot Vague ’ de souveraineté òú d’empire de la mer ? Les ángiois veulent-ils dire qu’ils sont les plus forts fur toute Tétendue de Tocéan, 8c qu’ils veulent exercer ce droit du plus" fort ? Dans ce cas, ils ne doivent pas,faire de traités dé paix ; ils doivent au còhtraire sc déclarer les éternels ennemis de toutes ks puissances maritimes. Veulént-ils que les autres peuples rendent hommage au pavillon de la Grande-Bretagne ? II est temps qu’un peuple 6 raisonnable.renonce .à une prétention aussi folle. SECTIONIXVe. Des impôts í ? dé la. dette nationale de lAngleterre. Le Dictionnaire des finances parle fort en détail des impôts, des revenus 8c de la dette nationale de YAngleterre , Sc j’y renvoyé le lee-

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’ ,- ’ •" , teur. Je me contenterai d’ajouter ici Un précis historique de la dette nationale, Sc quelques observations fur les impôts. La dette nationale, inconnue ayant. larévolution, n’a cómméncé que cìjhs íes 1 neuf années qui Tont suivie. Elleétoit de !i4000,000 sterlings à la mort du roi Guillaume ; à celle de Ja reine Anne elle montoit à 50 5 en 1721 elle sc trouva de 5c ; quatre ans après, en 1726, elle étoit diminuée de 3 millions j Sc réduite à 52 ; en 1739, après dix-sept ans de paix ,. òn n’étoit parvenu qu’à une réduction de 5000,000 de plus ; YAngleterre en devoit encore ,47 ; en 1763, elle avoit été accrue successivemëh’t jusqu’à 146 ,000, òco ; Sedans le cours des d’eux années suivantes, elle n’éprouva qu’une diminution d’environ 11 millions V depuis cette époque, elle-n’a fait qu’augmenter tous les ans1 ;’ Sc aujourd’hui, èn 1783, à la fin de la guerre d’Amérique , elle passe ïjo, OCO3O00sterl. ,< c’est-à-dire, plus de cinq milliards tournois. ’-••. -’4, ;

Aucun peuple 1 du monde n’a payé autant d’impôts que le peuple anglois. En tenant compte de l’accroissement-de richesses qu’à produit lá multiplication des* métaux &c Taccroissemént de Tin— dustrie, les sujets dès gouvernemens despotiques qui ont été le plus opprimés par la tyrannie’fiscale, n’ont-jamais été si foulés ; On ne peut expliquer ce phénomène singulier que par le bonheur 8ç la fortune dont on jouit en Angleterre, De toutes les questions politiques, celle qui regarde les dettes nationales est peut-être la moins éclaircie, Sc^nous n’avons point encore de livres qui la traitent,d’une manière satisfaisante :’ Ce n’est peut- être pasnin, grand malheur qu’un état doive à ses -propres’ sujets ; mais ces dettes de Tétat doivent avenir, un terme : quel est ce terme ? II est clair que c’est celui où son ne peutaugmenter lés impôts fans’ accabler le peuple ; càr si le trésor ne reçoit pas assez d’argent pour payer les arrérages.’, Sc fournir à scs dépenses ordinaires, il fautìicju’il fasse banqueroute. Je-ne dis pas que Y,Angleterre soit précisément arrivée à ce point, mais-élleen est bien près ;& fa puissance au dehors ^tant fondée fur son crédit, qui jusqu’à présenti, n’a point encore reçu d’atteinte p elle perdroilljsette puissance, si elle faisoit banqueroute We’ ;.seule fois : Sc elle doit craindre qu’une révoltV/des contribuables ne renverse en un jour Tédificè de fa grandeur (1). Elle doit lé craindre- d’autant plus, que la perception des impôts est très-rigoureuse en Angleterre , Sc que cette perception porte , à bien des égards, atteinte à la liberté accordée par les loix (2). Le peuple anglois souffre ces moyens (i) Voyei farticle DETTE NATIONALE de ce Dictionnaire. J’averris seulemenr le lecteur que fi l’artiele DETTE MA» TIONAÍE est signé d’un (G), il ne sera pas dé J’aureur de celui-ci. (t) II y a, dit M.QJMes<uueu, deux rpyaumes en Europe^çù Fgíi a mis des impôts ftès-forts fur les bçifiças ; daîn