Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/212

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été en proye à tant de guerres civiles ; il y a un tel conflit d’intérêts entre la cour & le peuple 5’le parti de Topposition est toujours si fort, si ardent, si intraitable, 8c celui de la cour si inflexible Sc fr entreprenant, qu’on trouvera toujours une violente fermentation dans la chambre des communes, 8c souvent dans la chambre des pairs. Le premier objet de Tadministration est de contenir cette effervescence. Lorsque des hommes dévoués au peuple occupent les places du ministère, le roi est dirigé par un conseil secret quî s’occupé alors des moyens de mener les ministres 8c le parlement. Silesminiftres font dévoués au roi, ils cherchent à étendre la prérogative royale, Sc à diminuer celle de la nation ; mais, dans l’un 8ç,l’autre cas , ils reçoivent paisiblement les ou.trages Sc les. injures des patriotes de la chambre des communes Sc des écrivains des papiers publics. 2°. Depuis Texpulsion de Jacques II, Tadministration s’est beaucoup occupée des moyens d’empêcher la famille des Stuart de remonter fur le’trône. Elle n’â plus aujourd’hui d’inquiétude là dessus, 8c en effet elle n’a rien à craindre. 5°. Elle cherche à maintenir en Europe la balance, c’èst-à-diré, cet équilibre du pouvoir de toutes les puissances , dont on fait dépendre la sûreté Sc le salut de chaque état en particulier. Elle cherche sur-tout à empêcherTagrandissement des nations qui ont une marine. Au. reste ,’ Y.Angleterre aime mieux payer des subsidesaux puissances du Nord Sc à quelques princes d’Allemagne, que d’augmenter .ses forces de terre, ou plutôt elle est réduite à cet expédient par la nature de fa constitution. L’argênt quelle sacrifie à cet objet n’est, pas entièrement perdu, comme on est d’abord tenté de le croire. Ayant moins de soldats, elle a plus de citoyens qui s’adonnent aux professions lucratives , Sc elle fait bien avec son commerce attirer chez elle les métaux des peuples étrangers. _ - La nation angloise ne s’intéresse pas directement à la conservation de Télectorat d’Hanovre ; elle accuse le roi de montrer de la prédilection pour ses états héréditaires , 8c elle seroit charmée que-Je pays d’Hanovre n’existât point. 4°. Elle a joui long-temps d’une sorte d’empire furie Portugal :; -elle s’étoit appropriée le commerce presque exclusif de ce royaume ,8c la plus grande parriè de Tor du Brésil. La cour de , Lisbonne :a besoin de Talliance de YAngleterre ; mais elle a enfin senti que la Grande-Bretagne la tènoit dans une forte de dépendance. II paroît qu’elle veut s’affranchir de cette domination, Sc les efforts du cabinet de Saint-James seront vraiseinblablement inutiles. Voye^ Tarticle PORTU-GAL. ’ --’ j° QuoiqueYAngleterm aitpeu d’argent dansson numéraire, elle a recherché jusqu’ici avec beaucoup d cTripresseiiiçnt les piastres 4u Mexique & én Pérou, qu’elle faisoit passer dans ses colonies de TAmérique Sc dans les Antilles, 8c même dans le commerce de l’Europe. On a cru longtemps qu’elle s’occupoit pour l’avenir de la-con-

quête de

ces^deux pays ; mais aujourd’hui qu’elle : a perdu ses Colonies , elle ne peut plus, y songer. Elle vient même d’accroître la puissance espagnole , par les cessions qu’elle a faites dans lé dernier traité. Voye^ TarticJe ESPAGNE. 6°. Elle regarde là France comme son ennemi naturel. Cette idée est fausse. La France ne songe ’ plus à faire des conquêtes ; son vaste 8c riche territoire lui suffit ; elle ne cherche point à devenir aussi commerçante que Y Angleterre ; .8c si les anglois laissent nos colonies en paix ; s’ils ne. veulent pas exercer fur les mers un empire despotique ; s’ils n’exercent point dé violences .fur les vaisseaux bu les établissement françois, le ca^ binet de Versailles ne les attaquera jamais. La. guerre qu’ils viennent de terminer, doit leur apprendre quelles font les ressources Sc la force de la France. Voyeur Tarticle FRANCE. L’Angleterre ne craint pas la marine Kolîan.f doise ; mais elle cherche à s’approprier, une partie du commerce des Provinces-Ùnies ; Sc si la HOIT lande n’y prend garde , elle perdra peu-à-peií cette source de fa force 8c de fa richesse. En cédant Negapatnam, Sc en accordant à YAngleterre la navigationlibre desMoluques, lesProvinces-unies ont beaucoup réduit leur commerce de Tlnde 8c leur Commerce des épiceries. Les anglois leurenvioient dès-long-temps cette dernière branche- Le voyagé du capitaine Forrest, en 1774, 1775 Sc 1776, n’avpit pas été fait fans dessein , & je souhaité qu’elles ne soient pas un jour chassées des Moluques. L’Angleterre avoit toujours été alliée de la Hollande ; mais cette alliance rompue par la dernière déclaration de guerre, ne paroît pas devoir être renouvellée par le traité de paix. . 8°. L’ïtalie n’intéresse pas les anglois d’une manière directe, mais elle les intéresse beaucoup indirectement ; car, s’ils ne.peuvent espérer d’y faire des conquêtes , ils peuVent y faire de puisisantes diversions. Lorsqu’ils ont pris part aux : divisions qui éclatoient entre les maisons de-Bourbon &ç .d’Autriche, cette contrée a toujours. été en proie à la guerre ; -Scils ont toujours cherché ; à y entretenir une forte d’équilibre. . . cf. II semble queles Treize - Cantons suisses ne devraient pas entrer dans le système politique de YAngleterre , puisque la .position des deux états interdit les rapports entr’eux. Cepen- _ dant elle y entretient un ministre qui veille à scsintérêts, 8z qui tâche d’empêcher .que le parti, françois n’y prenne trop de force : d’ailleurs elle y enrôle des-régimens ou des-compagnies qu’elle envoie aux Indes orientales. On a dit que la couronne songeoit à .prendre à fa solde des régi-’ mens suisses 5 maïs il y a lieu de croire que le parlement s’y opposera toujours. Bbi