Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il est vrai, mais elle existe & tient à des différences plus considérables, qui distinguent ces deux petits peuples.

On trouve, dans Te pays d’Appençell, peu de particuliers fort riches ou très-pauvres ; Taifance est assez générale . fur-tout parmi.les réformés, plus industrieux que les catholiques.

Ce canton n’a aucune ville fermée ; on n’y compte même que deux ou tróis bourgs Sc , un petit nombre de villages réunis : les autres par roisses sont composées de hameaux. Ces maisons . détachées sont ordinairement vastes, quarrées, élevées, solides 8c propres. Toùs les voyageurs parlent avec admiration Sc avec envie du bonheur des peuples de YAppen^ell. i Parmi Íes six cantons démocratiques, ou ce qu’on appelle en Suisse les petits cantons, il n’en est pas un seul qui n’offre dans le caractère de .s eshabitans quelque chose de particulier, 8c qui le distingue de tous les autres. Ceci paraîtra singulier , si Ton considère que ces six cantons ne • font.que de très-petites divisions d’une petite surface de terre Sc d’une portion d’hpmmes liés par les mêmes intérêts, soumis à des loix semblables, élevés-de la même manière , Sç, pour ainsi dire, caractérisés par les mêmes moeurs. La fierté, ou pour mieux dire, l’orgueil national, caractérise "particulièrement les habitans du can_ tOn de Sckwiti. Les cantons d’Uri Sc de Zug partagent ensemble la réputation d’être peuplés dès plus rudes 8c des plus intraitables paysans" de toute la, ligué ; cependant les derniers sc distinguent par uné turbulence dont leurs assemblées générales fournissent de temps en temps de sanglantes preuves, : tandis que les premiers, qui avoient toujours été cités comme íes suisses lés plus francs 8c les plus froids des Treize-Cantons, commencent à perdre quelque chose de leur désintéressement, par leur commerce continuel ’ avec les italiens, fans gagner sensiblement du côté de la douceur des. manières. Entr’eux Sc le canton de Schwitz, pn trouve celui d’UnderWald, qui diffère d’une manière si frappante de tous ceux qui Tenvironnent. Une espèce d’hommes ro-’ . buste, mais lente 8c mélancolique, habite ses montagnes ; rien de si doux, de. si humain , de fi bienfaisant que ce bon peuple, chez lequel Thospitalité est une vertu st. naturelle, qu’un . voyageur à pied-, qui n’offusque point par un luxe qui choque des hommes aussi simples, peut afler de cabane en cabane y 8c trouver par-tout un asyle gratuit, offert de bon coeur. Les glarois font actifs, inquiets, industrieux, 8c de tous ; les habitans des Alpes, ceux qui sont le moins attachés, à leur terre natale, tandis qu’on ne peut •en’arracher les bp’ns pasteurs de l’Appen^ell. Ceuxci, fimples&c gais, quoiqu’industrieux, charment •par Ja rjouceur de leurs moeurs 8c intéressent par î’aménité de leur esprit. Toute la Suisse cite íes, bons mots qui Teur échappent en• foule, Sc dont Wçon.’polit. Ç ? diplomatique. Tom, t. les uns font piquans parleur’vivacité", les autres singuliers par leur naïveté. II ne s’écoule pas un été fans que des compagnies entipres des hommes les plus distingués.de Zuríc ou de Schaffouse, aillent à pied faire un pèlerinage dans YAppen- [ell, pour passer quinze jours avec ses bergers. Le célèbre Gejsaer, son amile savant Fuessly, Jes Breltlnger, les Lavater y 8cc. ont fait Sc font tou- . jours aveç un nouveau plaisir cet intéressant voyage. Ils ont communiqué a M. Ramond une observation plaisante qui contraste avec Texclamatipn fur le luxe, qui termine une des lettres de M. CòXe. Còmme les troupeaux de ce pays sc’ rencontrent plus souvent Sc en plus grand nombre que les hommes, c’est par eux que le luxe pénètre dans le canton ; un bon paysan d’Appenfêll, donttoutc la garderobe ne vaut pas vingt florins, pend au çpl de la vache qu’il honore dé fa prédilection , " une sonnette superbe , dpnt le prix va souvent jusqu’à 70 florins, plus dé iro liv. tpurnpis. Cette république forme un tableau bien intéressant , Sc on péut l’opposcr au système hasardé de quelques" auteurs politiques, qui, éblouis par l’éclat extérieur 8c la célébrité des grands érátsy voudraient nous persuader qu’ilest de,Tintérêt du génre humain de ne former qu’un périt nombre de grandes nations, soumises à ."un chef óu législateur absolu : qu’ils considèrent ces petits états obscurs, mais heureux, riches Sc peuplés, oà Ton ne soupçonne pas seulement qu’il puisse exister des hommes nés avec le droit de commander aux autres. Sans doute les gouvernemens démocratiques ont leurs convulsions comme les monarchies ; mais si les :assemblées du peuple sont, souvent orageuses, qu’on se rappelle lés orages des cours Sc leurs funestes effets. Dans les démocraties, les guerres étrangères sont plus rares , 8c on y est à Tabri des vexations fiscales, -, qui ne servent guères qu’à entretenir lé faste de quelques individus, à forger de nouvelles chaînes pour les peuples, ou à exécuter des projets ambitieux aux dépens de la nation.

APOCRISIAIRES, officiers del’Empire romain. V. le Dictionnaire de Jurisprudence.

APOTHÉOSE, s. f. Ce mot signifie consécration ; il vient du grec αποθεώνω, diviniser. Nous ne parlerons pas ici de l’origine de l’apothéose des empereurs romains ; nous renvoyons cette discussion au Dictionnaire d’antiquité & à celui d’histoire.

On dit communément qu’Auguste établit l’a. pothéose des empereurs , 8c que Tibère en fit une loi- Depuis ce temps Yapothéofe , qui devoit être le prix des.vertus Sc du mérite ne fut plu^ qu-urìe vaine cérémonie d’usage , 8c on Ta ; .prostituée souvent à des. monstres qui ne uíéritoje.nt pas . même le nom d’hpmmes. Voici Ja description , des cérémonies qui acçcmpagnpient, Yapothéose ’- des empereurs romains. E.e