Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/244

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cent la saison aux hommes, & la leur font goûter par la douce expérience de ses heureux effets, qui préposent des tribunaux à son maintien, & qui dérobent ainsi leurs sujets à l’esclavage de l’arbitraire, lequel n’appesantit ses fers sur personne autant que sur le souverain, forcé, sous le régime de l’arbitraire, ou de faire continuellement le métier de général d’armée, & d’être même toujours heureux, ou en se rendant invisible à ses peuples, de devenir l’esclave de ses vils favoris & l’organe des intrigues de son triste palais. (G.)

ARCATE, petit pays de l’lnde, avec le titre de nababie, situé fur la côte de Coromandel, derrière les établissemens européens de Pondichéry & de Madras.

Les petites puissances de Tlnde ayant des rapports intimes avec la France-8c T Angleterre, nous croyons devoir recueillir dans ce dictionnaire tout ce.que nous avons pu tirer des livres anglois ou des européens qui ont voyagé dans ces contrées. Ce travail sera.d’autant plus utile, que les noms de ces petites souverainerés de Tlnde ne sctrous vent pas même dans les dictionnaires Sc les autres ouvrages de géographie ; mais il ne sera pas facile, car les matériaux font difficiles à rassembler, 8c Tortographe des mots de Tlnde est très-incertaine ; les françois Scies anglois les écrivent bien différemment, Sc ni les uns ni les autres ne fuiveut Tortographe des naturels du pays. Ainsi le district dont nous parlons ici est appelle Arcate par Ies premiers, 8c Arcot par les seconds. Lorsque Thamas-Koulikan quitta Delhy pour retourner en Perse, la nababie A’Arcate tenoit le premier rang parmi les gouvernemens’compris dans la foubabie.du Décan ; elle le méritoit en effet par son étendue, par fa richesse Sc fa po-’ pulation.’Ón désignoit sous ce nom tout le pays de la côte de Goromandel., compris entre les montagnes 8c.la-mer, depuis le cap Comorin jusqu’au Kifna, fleuve qui, après un cours de plus de cinq cens lieues, .se .jette dans la.mer près de Mazulipatnam. Ce gouvernement, quoiqu’amovlble, étoit depuis trèsTong-temps possédé par la même famille, qui étoit une branche des Seyds ou des descendans de Mahomet, par Aly son "cousin, Sc Fa- time fa fille. Un gouvernement doux 8c modéré avoit rendu cé pays très^riche Sc très-peuplé, 8c les sujets adoraient leur souverain. D’autres sei- gneurs de la même maison , comme les nababs .de Veilour, Vandevachi , Sec. possédoiént de petits pays qu’ils avoient reçu en appanages, mais ils étoient dans la dépendance du nabab d’Arcate , chef deleur famille. La nababie d’Arcate comprenoit différens petits . états’, tels que celui du Raja , de Tanj’aour , du Naies de Maduré 8c’de Mazara, Sec. qui étoient tributaires, Sc obligés, de fournis un contingent de troupes à Tannée du nabab. En.1740 les marates firent une incursion dans la soubabie du Décan

profitant

de Tabsence de Nizam-el-Mpulouc, grànd-visir Sc souba, qui étoit à.Dehl’i, ils se répandirent comme un torrent, 8c ils arrivèrent jufqUes dans le pays d’Ar- , cate, sous la conduite de Ragogi leur général. ’ Le nabab d’Arcate ayant rassemblé scs forces," qui n’étoient pas comparables à celles des mar rates, marcha contre eux ; il perdit la bataille, Sc il fut tué. ..’- . U laissa un fils qui lui succéda ; ses autres parens cherchèrent un asyle à Pondichéry, où M. Dumas , gouverneur de la colonie, les reçut 8c promit de les défendre. Les françois avoient, depuis leur établissement dans Tlnde, reçu un grand nombre de bienfaits des nababs à’Arcate. Ragogi vint mettre le siège devant Pondichéry, dont les fortifications étoient en .mauvais état i_ il vouloit qu’on lui livrât la famille réfugiée 8s qu’on lui payât un tribut. Tout le monde-fait la belle réponse de M. Dumas : les états du roi de France ont toujours été l’afyle des princes malheureux , & les françois- n’ont que des boulets & des balles à donner en tribut. La place fut sauvée par une galanterie faite à propos à la maîtresse du général marate, autant que par la bonne défense de la garnison. L’année suivante Je même général assiégea Tritchenapoli, place forte sur le Caveri, qui se rendit faute de vivres, Chanda-Saeb, nabab de ce pays, fut fait prisonnier 8c conduit à Sattara. Nizam-elr Moulouc ayant appris Tirruprion des marates 8c la mort du nabab S Arcate, qui fut assassiné , nomma en 1741 Anaverdi-Khan, un de ses meil-- leurs généraux , homme adroit, consommé dans la politique 8c la science du gouvernement, ré- gent Sc administrateur de la nababie & Arcate , pendant Ta minorité de Sèyd-Mehemet-Khan , petit-rfils de Daoust-Aly-Kan. Anàverdi-Khan-, qui commandoit les forces du souba du Décan danslê nord de Mazulipatnam, se rendit bientôt à Arcate ; d’un autre côté, Nizam-el-Moulouc ayànt volé au secours de ses états, Ragogi abandonna le pays d’Arcate , 8c se "retira dans fa patrie, Anaverdi-Khan rétablit le bon ordre dans le . pays dont Tadministration lui avoit été confiée ;.

il se fit aimer des peuples Sc de Tarmée. U montra

d’abord beaucoup d’attachement au jeûne prince, . Sc il parut prendre un extrême foin de son édu- , cation ;’. mais , songeant à envahis les états’ de, son pupille , il s’efforçoit d’inspirer au jeune, prince une hauteur 8c une avidité capables de se rendre odieux, 8c dans le -même temps il recher-. choir de plus en plus les moyens de gagner le peuple Sc les soldats. Dès que le jeune prince fut.-en âge de sc marier, il. lui conseilla d’épouser la fille du nabab de Veilour, un de ses prêches parens. Ce nabajj Ff-z-^