Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/271

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productions de leur génie, l’amabilité & la grandeur de leur caractère en imposent aux esprits les plus grossiers. Nous sommes éblouis par les ba-^ tailles de Marathon&de Salamine-, parla pompe des spectacles, par.la magnificence & le goût desmonumens publics, paf ces assemblées pópu-, Jaires où tout citoyen avoit droit de monter fur la tribune, aux harangues ; par cette foule d’hommes supérieurs en tout genre,, qui immortaliseront à jamais Je nom d’Athènes. : Mais .si on examine Pintérieur de cette république, on est moins satisfait ; on la yoit fans cesse en combustion ; on y apperçoit des assemblées toujours tumultueuses , un peuple-agité^perpétuellement par les brigues & lesyfaction’s !;>& ; conduit par PorateUr quLa lë plus dîésoquis’hceiî les citoyens les : plus illustres^ persécutés, bannis, ,,Si.exposésysans :cefíe..à’ la violence 1 &-a’lïnjusticè ; les eitoyerçsles plus vertueux proscrits ; leurs services oubliés, & souvent même punis,,par, Postracifme,. Çe.quiafflige en- core davantage, les athéniens ne pouvoient sous- : frir. Phflmme qui avoit je .mieux servi ,1’état, 8c i Valère.-Maxime" . s’écrier avec- raisph. :," Heui n reù{~é- ;Athènes , d’avoir ;encore trouvé, áprès " des traitémens si injustes, des citoyens qui, -air « massent leur patrie ». L’históire .des autres.peuples delaGrècéne fournit ;p.à.s,’abeàuçóùpprès, autant d’exemp’lës d’ihjusticê ; & d’ingratitude envers les .bienfaiteurs de Pétat- ." ’"' . ~ ’,. ’.' -% *- .’, ’$.£.Ç. . ?: Í, ;-Çl"N^’LyV ; T’ "-,..-.. ;. -r. %B.éstex’iOjtssUrlës’-loîx", le commerce>ïá’hayigatïp’n, . , ’^ ;.". la. .prospérités &,cr’dès.. dthéipieris. *’,'"-.-L’ árrfòuV dés athéniens pour leiir patrie, a peutr être surpassé celui de tous lespeuples connus ; & l’on ne cite .auçuhë, nation "qùi ait montré ^ ,’diï moins en paroles, une plus 1 grande ardeur p’óu’r la liberté. 1 ’îls^Vserítpientd’ailleurS’íá^fupériùríté.dë leur génie &-dë leursìtátehs’, 8c ïïs vouloíént dominer dans’ la Grèce ;: c’est- fur ces principes qu’il /áút ;jugër"quelques-unes de leur Ion , "dont lá violence surprend aupremier coup d’oeil. Uhe dé ées ’loix vouloit ’que , lorsque ; la ville étoit assiégée , : on fît’mourir tous les. gens"inutiles ( ?>.^^C’ëtoit>^ne• apOmihable loi^politique’ ;-qui étòitunè fuite* d’un-abùm’ihable- droit des’ -gens. Çhèx-lès Grecs,. lés hâbit’ahs d’úrië ville prise’pêr-àoient la liberté civiles ’ ’8c étoient’ vendus eorhme esclaves. La prise d’ûnëviîle^empòrtòit son énrìère destruction ; & c’est l’originénòri-seulement de ces défenses opiniâtres & de-cesáctióhs dénaturées , mais encore de ces loix atroces que Pou fit quelquefois. """ " V "’ - On peut apprécier de la meme manière la loi de Poítracisme (i). Elle fut établie à Athènes, Argos (3 ) & à Syracuse.^ A Syracuse, elle fit mille maux, parce qu’elle fut faite sans prudence. Les principaux citoyens se bannissoîent les uns les autres, éh se mettant une feuille de figuier à la main (^) ;. de forte que ceux qui avoient quelque mérite, quittèrent les affaires. A Athènes, où le législateur avoit senti l’extension & les bornes qu’il devoit donner à fa loi, Postracifme^ malgré ses inconvéniens , ;produisit quelques bons effets : on n’y soumettoic jamais qu’une, seule,personne ;

il falloifc Un sigránd nombre de suffrages,

qu’il étoit difficile -qu’on exilât i quelqu’un dont Pabsence hé fut pas nécessaire. 1 -.

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Ontie poûvoít bannir que tous les cinq ans : en èffet, dès -quë ; Postracifme ’ne devoit s’exercer que contre un grand personnage, qui donneroit de la crainte à ses ;concitoyens,, ce ne.devoit pas être une affaire de tous les jours.

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-’ - Lésíáhcieíiriës loix à’ïAtkèncs riép’erniirënt point au- citoyen de íaire de testaments’Solon,(y) le permit-y excepté à eèux qui ávoiëht des enfáns : & lés : législateurs de Rome ^ pénétrés de l’idée de la puissance paternelle, permirent de tester au préjudice même des enfans. II faut avouer c ;ue les anciennes-’ ; loix cYAthènes furent plus confé. quehtes ;que lés loix de Rome. La permission indéfinie de -tester, accordée chez les romains, ruina peu- à peu-lá disposition politique sur lé partage dés teírés :; èllè introduisit, plus que toute autre choféy lái funeste différence entré les richesses& la’pàúvrëté ; : plusieurs partages furent assemblés fur uhe même ; tête ; -des citoyens eurent trop, úhe infinité d’autres n’eurëntrien.- Aussi lepeuple, -continuellement privé de son partage, de-’ manda-t -íl -fans’ cesse uhe nouvelle, distribution dés-terres..II ladëmáhd.a dáns le tëfrips où lafrug álité ,-la parcimonie &’ la pauvreté, faisoientle Caractère distínctíf des Romains , comme dans . les -temps où leur luxe fut porté à Pexcès. _ Dans Pimpôt de la personne, la proportion injuste seroit celle qui suivroit exactement là proportion des biens. On avoit divisé à Athènes (6) lés oitoyens en, quatre classes. Ceux qui retiroient dé leurs-biens cinq cens-mesures de fruitsliquides ou secsypayóiènt au public un talent ; ceux qùi en retiroient trois cens mesures, dévoient un demi-talent ; ceux qui avoient deux censme-^ sures payoient dix mines , ou la sixième partie d’un talent ; ceux de la quatrième classe -ne dòn- í i ) Imitilìs a :tas occidatur, Syrian in herni. íi) Voyt l’ártîclê’ OSTRACTSMÊ de c"ê"tTíâìofiftâîre ~ Í3) Aristote, république , liv. V. chap, Ì. {4) Plutarque, vie de Denys. ’-'"- ’#($) foyq ; Plutarque ,’ vie de ’Solon, - Í6) Pollux, liv, Vlïl, «hap. 10 , ait. n ?,