Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/277

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mais à les considérer sous un rapport plus économique, on peut dire qu’autorité exprime le droit, la prépondérance qu’un gouvernement, un chef tient de la nature & des conventions, ou qu’il acquiert sur les personnes & sur les esprits, par Pestime & par la considération , fondées fur lá bonne opinion-qu’on a de la sagesse.de ses loix &de Pimportance de fa protection. C’est-à la - faveur, de la. confiance quelle inspire , que ’ - t autorité exerce Pempire du crédit ; & son influence s’étend ou se resserre en raison de ce que cette confiance augmente ou diminue.^ . Sous ce même rapport, pouvoir dénote la faculté de se faire obéir par Pentremise de gens intéressés à seconder Pordonnateur, & préposés à cet effet. Le pouvoir du .souverain, organe des loix, consiste donc dans la faculté de faire entendre leur -voix-, de ionher des.ordres en conséquence, 8c de íes faire exécuter par le moyen de ses mah- • datajres Sí’représentans, soit dans la’justice, soit dans la police ou dans le militaire. / ... Enfin, puijfance est la force qui résulte de l’actipn combinée dé tous -les moyens secondaires avec lesquels :yon peut agir. Dans un gouverné-’, rnent",,’ & chez un souverain, ce sont.les richesses de PétatVleteiidue de.fa’ population, 8c Pemploiquen peut faire l’administrateur suprême. . En deux mots ì’autorité est la domination naturelle , ou acquise & reconnue ; le pouvoir, la /faculté de se faire obéir par des intermédiaires ; Ja puissance , la force de. contraindre.

Rien n’est si commun, dans,les gouvernemens

. Que de voir confondre ces trois choses , autorité, pouvoir 8c puijfance ; rien de si commun en.conséquence que de voir Pabus de l’un, affoiblir & détruire l’autre. . .La nature qui fait tout par mesure &ne donne rien au hasard, & dont l’ordre immuable doit être notre règle infaillible & constante, nous ap— prend, que Péconomie & le calcui dpnt elle dépend , que Pécohomie , dis-je, est, le premier, objet de tout bon gouvernement, & qu’il doit eri régler, fans cesse.les opérations & la conduite. - . L’économie •consiste dans F emploi utile des moyens, d’agir & dans Pépargne de cet emploi, qui toujours est dépense, de manière qu’on parrvienne à son but à moins de frais possibles. L’esprit 8ç le précepte général de cette/économie, c’est de fe tenir au simple leplUs que Pon peut, 8c dé se rapprocher de la base naturelle où le sim^j pie se retrouve.toujours. ....’•. ..-

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, - , Vautorité-fut Ja base du pouvoir,, &.le pou-j Voir ensuite s’étendit en puissance. Ces trois choies sont, les moyens du .gouvernement. II de- . pense beaucoup s’il veut réprimer, par fa-puis-, fánce ; moins , ; s’il agit par le pouvoir ; peu, s’il contient par. Yautorité. ."- ’ .. . Vautorité^ est : uhe. égide nécessaire pour garantir-, ’ rho.mme dès, son’aurore de tous les dangers qui ’• J’envìîor.ieiît.j e ;k préserve fa débilité, élle protège [ t fa.croissance, elle dirige & anime tous ses’travaux. ÍEu supposant le premier homme.isolé, encore-fallutr il que Vautorité des convenances, ’ relatives.à ses besoins,, lui imposât des devoirs, & quelle réglât entr’eux la marche & la préséance. -, ...- :... Cette autorité primitive à laquelle Phomme.isolé même ne put se soustraire, c’est lá raison, c’est ’Pautorité des choses qui fut dès-lors la souveraineté.

, La raison des choses est en effet Pautorité souveraine ,

&, à proprement parler3 il n’y en a.point

d’autre. Les titulaires, représentans,propriétaires

de la souveraineté acquise par eux ou par les avances de leurs auteurs, peuvent bien croire régnera titre d’acquêt ou de concession, de conquête,d’ha-’ bitude, de bienfaisance , de serment prêté en conséquence, d’onction céleste, &c& ces titres sont sacrés à bien des égards fans doute ; mais n’étantèn

quelque sorte que le sceau de lapaix , de l’ordre ,&

de la durée des sociétés contre Finconstance. & l’ambition téméraire des hommes, ils ne fauroient en imposer-à la nature ni maintenir.le pouvoir, s’il n’est assis fur fa vraie base, Fimpofante autorité. • . . .

- Mais , pour pouvoir acquérir cette autorité & ppur. la conserver quand elle nous est transmise , il faut en connoître la nature , il faut en peser Pinfluence, il saut en démêler les attributs. ; . ~L’autorité tient quelquefois à Phabitude, ;;& fa voix devient signal de ralliement pour lá multitude. égarée ’.nais Aoúle.’ .U autorité. Ae la trompette rassemble les soldats , échauffe léur courage ; elle anime les chevaux même à l’instant du combat ; mais pour remonter au principe de Pautorité , :.ii faut en chercher Pinfluence dans l’intérêt de ceux qui la reconnoifíent, il faut en attribuer les effets à la réunion. - Réunion de volontés , réunion de forces , réunion d’intérêts, c’est én cela seulement que peut se, trouver tout ce .qui importe à l’homme social & à son :,bpnheur, qui dépend de l’ordre établi 8ç maintenu dans les sociétés ; c’est en cela que consiste ,1’objet, le poids & Pempire de Yautorité. L’autorité a donc son essence & fa base dans la nature ; elle est. avouée dans son influence par l’.espéran.ce .que nous mettons en elle, & reconnue

  • dans ses attributs qui remplissent cet espoir..

II-fuit Aéì.que toutes les fois qu’elle est réduite, à employer le pouvoir &c à le, faire agir, les représentansou leûrs organes qui,ne peuvent bientôt", s’en déguiser les mauvais effets, doivent en conclure que Ferreur qui-les porte à faire usage du pouvoir , óu la précipitation avec laquellej ils, Femployentj dénature-Yautorité , ou que le vice des moeurs ,en arrête Pinfluence ; ; çe : qu’ils ; doivient-, encpre attribueryà Jeur propre-négligence.,".-’ .

L’expédient le plus court, lorsque quelqu’infraction vient troubler la paix & intercepter la