Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/316

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Cette double navigation a pour base celle qui lie tous les établissemens hollandois avec Batavia. Les établissemens de l’est, à raison de leur situation, de la nature de leurs denrées. & de leurs besoins, y envoient plus de monde que les autres. Tous les vaisseaux ont besoin de passe-ports.

Les navires qui’ négligeraient cette précaution, feroient îaisiV par : des ; chaloupes qui croisent continuellement dans ; ces parages. Tous ks vaisseaux livrent à lá Compagnie celles de kurs productions dont elle s’est- réservée le commerce exclusif , & Vendent ks ; autres à*qui bon : leur semble. La traite (tes esclaves forme une des branches principales dé ce dernier commerce : on en porte au moins’six mille tous les ans des deux : sexes à Bataviáj destinés au service domestique, ah travail, des terres, des manufactures , &c suxplaisirs des chinois, qui né peuvent ni amener, ni faire venir des femmes de leur patrie. . II faut y ajouter ks importations d’environ ri jonques chinoises, quipartent annuellement d’Ayitiuy, de Limpo- & de Canton.. On les évalue à uri million & demi dé florins : elles consistent.en porcelaines1,en étoffes dç foie,. qui Te consomment à Batavia 8c dansjes : autres colonies hol-. Jahdoises ; eh.soies écrues que la compagnie achète, si elles forment un objet un peu considérable : lorsqu’il y en a peu, e-l -íés.sont vendues à ceux qui véulènt : ks fairè passer à Mácassar, à Sumatra / oùón en saitdespagnes ; pour les grands du pays : senr thé, dont Ja compagnie sc ehargeoit autrefois.,. mais qui est abandonné aujourd’hui aux particuliers. Ce thé s’envoie en Europe, où les directeurs de ; la compagnie Je vendent, & prélèvent quarante pour centpoùr droit de fret : il est communément mauvais & dejáderhièré qualité.

Les jonques chinoises portent aussi du camphré

à ; Batayia, Le camphre est/uhe substance blah- ! çhe, transparente, volatile,-inflammable !., d’un

goût amer 8r píquaíìt :’elk,pâròît composée d’uh.ë i terre fort subtile, 8c de fortpeu d’eau !. :• cëlui qu’on tire de Bornéo 8cde Sumatra est si rare ;&, ! iì cher, que les chinois & Jes japonais , qui ley regardent comme k premier dès remèdes ,1’achê-’ terit jusqu’à 400’florins la livre. Le camphre, porté , .par Jes ..chinois à Batavia, est tiré, des racines’ ; de l%irbre camphrier, qu’on a fait bouillir dans -, 1eau• : les gentils : s’en .’servent pour les feux d’ar- i tjficé ;.& les "mahométans le mettent dans la bou- ! chë ’dé."leurs morts lorsqu’ils les enterrent. : on ën ; transporte’ eri Hollande, k seul pays deJ’univers ,où jufqri’içi oh áit su le rasirier. Lés ’européens J’ernploient quelquefois dans la médecine , & très-ysóu’vent dans là chirurgie. ’ Indépendamment des ob’jèts dont on Vient dé parler/,’ks jonques amènent, áhriéé : commune, deux ’mille chinois, qui /Viennent’ chercher fortune .zBátáviáï elles emportent- dés nerfs de cerfs, 8c des nageoires de requin ,- dont on fait un hiets ír«-délicat à la Chine. !

La Chine’rire en outre dé Batavia deux mille. I ; pjcks dé tripam. Chaque picle, qui pèse cent-

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vingt-cinq livres , sc vend de six à vingt florins, suivant sa qualité. Le tripam est une espèce de champignon. Sa rondeur 8c Ça noirceur décident de sa perfection. U ne croît qu’à deux pieds de la mer fur les rochers stériles des ifles de TEst "& de . la : Cochinchine ;, d’où’.il est porté à Batavia avec ces nids d’oiseaux si célèbres,,, qu’on trouve dans ; les mêmes lieux. Les chinois achètent annuellementinilk picles de nids d’oiseaux, qu’ils payent : de sept à quatorze cens florins le jpicle. Ces nids, dé figure ovale , d’un pouce de profondeur, de trois pouces de tour, & du poids, d’environ une demie- once , sont l’ouvrage d’une espèce d’hirpndelk , quia la. tête/k poitrine , les aîks d’un beau bleu , & k corps d’un blanc, de lait. Ils sont composés de frai de poisson , ou ! d’une écume gluante quel’agitationde la mer for-, me autour des rochers, auxquels les hirondelles ks ; attachent par le bas & par le côté. Assaisonnés. . de.sel & d ! épicerie s-, ils donnent uhe gelée nour- . rissante, faine 8c délicieuse,. qui fait k plus grand luxe de la-table dé quelques- peuples ! de TOrient. Leur’délicatesse dépend, de leur !blancheur. Les" jonques chinoises chargent auffi à, Batavia du câlin & du poivre , .quoiqueJa compagnie se soit, , réservé l’ex.ppr.tafioh de ces deux articles. Lës chii hois p.prfent z Batavia plus de marchandises qu’il»

n’en. -ìappo’rtenî
../ Lé reste ; des. comptes se solde

en argent. Lés chinois,-établis à Java ,", font.eh outré passer dés sommes considérables à leurs», familles :j :ceux qui s’en retournent dans kur patrie , qu’ils perdent rarement ; de vue., . diminuent áuflì le numéraire. / Les européens ne sont pas auffi-bien traités â. Batavia que ks chinois. ; On n’y reçoit’ comirië ; riégocians .qù.é’Jës. espagnols.-.Ceux-ci s’y rendentde Manille aVec.de J’orj dé la cochenille & des piastres du. Mexique. Ils reçoivent eh échangedestoiks qu’ils emploient à kurusage , & de la.ca» nelle qu’ils envoient à Acapuleo.’ Depuis que. lés-’ anglois & les françois/ont pris ia route des Phi-, lippines, Ta première branche de ce commercé est fort tombée. La dernière a souffert de l’altéra=tión en 1759 : Jusqu’alors pn avoit livré aux espa*gno’ls la canélkàun prix assez modéré : à cecte époque on voulut ia leur vendre k prix qu’elle va^ loít en Europe. Cette innovation mit de la froideur entre lës deux colonies.. On ne connoît pasd’une manière précise lès suites de cette .-avidité des hollandois.

Les françois ne vont guères à Batavia que pendant la guerre. Ils y prennent du riz 8f de i’arraclj pour.leurs vaisseaux 8c. leurs,établissemens !; ílspayent ces deux ;articles avec de l’argent pu des lettres de change.

Les vaisseaux anglois y abordent plus souvent. Tous ceux qui vont d’Europe en Chine y relâchent, sous prétexte de renouveller leur eau,