Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/334

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On les verroit vendant leur faveur & leur crédit, pour opprimer l’innocent ou pour sauver le coupable. On verroit, à la suite de ces excès, l’abattement gagnant tous les esprits, le désespoir s’emparant de tous les cœurs, & l’un 8c l’autre arrêtant par-tout les progrès & l’activité du commerce, de la culture & de la population.

On croira, 

fans doute après ces détails, qu’il étòif impossible que lé Bengale, eût encore à redouter de nbuvèUxmalheurs.Cependant, commè fi les élémens, d accord.avec Jes hommes, ; eus- sent voulu réunir à la sois-& fur un même peu-, pie, toutes ks calamités qui désolent successivement l’univers, une sécheresse dont il n’y avoit jamais"’ëud’èxempk dans cës climats , est venue préparer une famine éppuvantabk dans k pays délà terre la plus fertile.’On assure, 8r on Pa dit", dans le parlement d’Angleterre, que ks’agehs de la compagnie avoient eux-mêmes produit cette famine ppur s’enrichir par le commerce du riz, que çette atroce spëculationavoit coûté la vie à : trois du quatre millions d’hommes.. - II d’est pas possible de développer ks moyens qu’empíoíënt chaque jour lës agens deja compagnie & Jes gomasthas du Bengale , pour opprimer ks fabriquans. Ils leur ! imposent des amendes,, ils les mettent eh prison» ils kurfont donner k fouet, ils en arrachent pat force des billets ou dès obljga-, ’ tiòns", &ë ; Ces"détails, & beaucoup d’autres áûssi détestables, sont consignés dans un livre [1] qu’on accusa d’abord d’exagération.-, mais dont ôn a reconnu Pexactitude depuis. - Le gOuVerhéurqui commande èn chef tputesks forces de Já !compagnie, estrtoujours président du ! comité secret ainsi que de tpus les, autres". D’ail- leurs ,. par les régkmeris établis pour k service dé Ia compagnie, c’est : Ja feulé pef sohne à qui là ; cor- ! rëspondaiïce avec les princes du pays soit permise. II, en présente la substance au comité ou conseil., dans Je" temps 8c sousja forme^qui lui plaîr,, fans être réprimé 8c. censuré par qui que ce soit. Les prétendus" nababs du Bengale , c’est-à^ dire , ks collecteurs de la compagnie , ne connoissent d’autre autorité que celle du gouverneur de Cakutta.î Ils exécutent’ ses ordres même dans ks districts qui font hors de la jurisdiction fixée par la’çh’artre.

Le gouverneur

s’est arrogé k droit d’accorder, selon son caprice, des dustucks à tous ceux qui ne.sont’pàs employés dé là compagnie, afih ; qu’ils puissent fairekurcommerce.sahspayer.de droit.

H s’arroge , depuis ! quelque temps.,

uhe autre autorité qui désespère lés naturels du pays^ Ilarrángejes affaires des tribus desiridoux

s

iP les chasse de leurs caftes , de léurs familles , dé Ja société de leurs amis", lorsqu’il croit-que le service de Ja .compagnie exige çette sévérité. Leá familles qu’il a flétries sont’pour, jamajs. séparées des autres ;„ quiconque oserpit’ks ! fréquenter , rnangèr & boire "avec ! elles , ! encourrait la même -infamie. La tyrannie 8c la superstition sont allées encore plus loin ; personne nè peut les toucher, même par roégarde , fans être condamné à uhe ablution expiatoire dans ! le Gange, II faut connoîtrë ks principes 8c ks préjugés religieux des gentiouxl, ppur sentir toute l’importanc.e de céttéau-- torité du gouverneur , qui la. délègue : ordinajrejrient à son banian ou "commis.-Enfin, pòíir tout dire en un mot, il est très - ordinaire de voir les malheureux inddux , cës hommes d ailleurs si foibles’,.se couper eux-mêmes les pouces ppur. n’etrë pas obliges dé travailler aux manufactures , pu d’aller à Ja guerre sous les drapeaux des an-

glbis. !;

"". y," ’ ;. ’ ’ "s "S’il faut ràçphtër des forfaits & des crimes pií- ! blics plus atroces encore, nous dirons que la compagnie á. détruit, qu’elle á fait mourir de la manière la plus abohináble, un grand nombre de. souverains ;" 8c qu’elle, h’à" ’jámaîs Jìg’n'é un traité fans k violer d’une façon scandaleuse. Çes.-faits ! Tont attestés par un secrétaire d’état’,-..( M. Fox)’ & par’M. iBurké , "qui viénhèhf dé lés citer en i plein parlement.’On frémit à Ja lecture des discours prononcés par çes deux-membres de Padministration dela Grande-Bretagne. ’ Le même M. Fox ayoit fait passer àJa chambre bafle (1) un bill, qui ánnonçoitdès changemens favorabks^au peuple de l’Inde ,,& une -ád .minis-

tration plus sage r dáns k Bengale ’, fur Ja côté de
! Cororhandel & sor cèlk du Malabáf. Sáhs déclarer 
! expressément que les ! possessions . territoriales 

dé Pínde âppartienneht àlánation ,8c non pasàla - compagnie, il àbolissoit lá cour des directeurs ,’il cháfgeoit.dej’ádmiríistration’sept commissaires 8c huit sous-commissaires nommés par le roi. Ces ’derniersdevoieht s’occupér fur-tout des opérations

du commerce.

, ! . . Ce’bilí a été rejette par la chambré haute, & • á occasionné k ; renvoi du’mínistèré.’Au moment où nous écrivons cet .article, le parlement est dans là plus grande fermentation"..M-Pitt,

pre-

mier lord de Ta ^trésorerie , a présenté un autre bill sur ÌThdë, dont Je-sort n’est pas encore "décidé. Nous dirons à j’àrtiçk COROMANDEL ou MADRASS çeqU’aura. résolu Já nation angloife. Chacun des partis convient dé la, nécessité dune réforme

.mais leurs vues né sont pas assez pu^.

ses, pouf espérer qu’elle sera complette. L’Án- gleterrè doit sentir I’imporrance de" ses "domaines éh Asie", & y voir un moyen de réparer à quelques égards la perte de l’Amérique. Puisse cette nation,

  1. L’état civil, politique & commerçant du Bengale, par M. Bolts Alderman, & juge de la cour du maire de Calcuta.