Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/364

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qui porte cinq septiers à ïy liv ; le septief-, donné, í^pus frais déduits, íù livres de revenu j mais un •feptier de plus doublerait presque le revenu d’un -arpehtj car si un arpent donne six septiers, le revenu est 35 livres, & s’il en, portoit sept le revenu seroit 50 liv.’ou trois cinquièmes de revenu -de plus que dans le premiercas : k révenu n’est ; pas feulement à raison du produit, niais à- raison dupróduit 8c dès frais. Or l’augmentation des frais, est en bestiaux, qui ont aussi leur produit j ainsi ’ les profits d’une culture imparfaite , ne font pas comparables à. ceux d’une bonne culture. . Ainsi on voit que la fortune d’un fermier, en état de faire les frais d’une bonne culture, dépend du produit d’un feptier ou deux depluspar ar- pent de terre , & quoiqu’il en partage, la valeur poûr lá taille & pour le fermage, son gain en est beaucoup plus considérable , & la meilleure portion est tóújourspôur lui j car il recueille des fourrages à proportion , avec lesquels il nourrit des bestiaux qui augmentent son profit. II ne peut obtenir Cet avantage que par le moyen des bestiaux ; mais il gagnerait beaucoup auíïì fur le produit de ces mêmes bestiaux. II est vrai qu’un fermier borné à remploi d’une charrue , ne peut -prétendre-à un gain considérabk ; il n’y a que ceux qui sont assez riches-pour se former de plus grands établissemens qui puissent retirer un bon profit, & mettre , par ks dépenses .qu’ils peuvent faire, k s terres dansli meilleure valeur. Celui qui n’occupe qu’une charrue , tire fur çe : petit emploi tous ks frais nécessaires pour la subr fistance 8c l’entretien de sa famille j il faíit-même qu’il’fasse plus de dépense à proportion pour les différens objets de"son entreprise j n’ayant qu’une charrue, il i ne peut avoir, par exemple, qu’un " petit troupeau de moutons, qui ne lui coûte pas moins pour lé berger, que ce que coûterait un . plus grand troupeau qui produirait un plus grand profit. Un-’pëtit emploi 8c un grand emploi exigent donc, à bien des égards, des dépenses qui ne font pas, de part- & d’autre, dans la même proportion avec le gain. Ainsi les riches labouféurs. qukoccUpent plusieurs charrues , cultivent beaucoup plus avantageusement ppur eux & pouf l’état, que ceux qui font bornés à unè feule charrue 5 car il y a épargnes d’hommes moins de dépense, 8c un plus grand produit : or ks frais &’ lès travaux des hommes ne font profitables à l’état qu’autant que leurs produits renouvellent & augmentent ks richesses de la nation. Les terres ne doivent pas nourrir feulement ceuxqui ks cultivent ; elles doivent fournir à l’état la plus grande partie des subsides,. produire des dixmes au clergé • des revenus aux propriétaires, desprofits aux fermiers, des "gains à ceux qu’ils emploienfà la culture. Lés révenus du roi,-Au clergé, dés propriétaires, Jes gains- du fermier & deceftx qu’il emploie tournent’en dépenses, qui.fe distribuent, à tous les autres états 8c à toutes les autres professions. Un auteur [1] a reconnu ces vérités fondamentales lorsqu’il dit : « Que l’assemblage de «plusieurs riches propriétaires de terres, qui résident dans un même lieu, suffit pour former ce «’qu’on-appelle une ville’, óà les marchands,, les « :fabfiçans, les artisans, les ouvriers, les domef-- «  tiques, fe rassemblent à proportion des revenus J» que les propriétaires y dépensent ; auquel cas »- la grandeur d'une ville est naturellement pro>portionnée au nombre des propriétaires des tertres, , ou plutôt au produit des terres qui leur » appartiennent. Une ville capitale .fe forme de la » meme manière.qu’une ville de. province 5 avec » cette différence que les gros propriétaires de tout » l’état, résident dans la capitale» ; - -. : Les : terrés cultivées en détail par de petits fermiers , exigent plus d’hommes 8c de dépenses, 8t ks profits sont beaucoup plus bornés. Or les hommes

&lesdépenses ne doivent pas"être prodigués

à des travaux qui feroient plus profitables à l’état, s’ils étoient exécutés avec moins d’hommes & moins’ de frais, Ce mauvais emploi des hommes pour la xulture des terres seroit préjudiciable i même dans un ; royaume ;fort peupléj.cat plus il est peuplé, plus il est nécessaire detirer un grand produit dé la terre, mais.il serait encore plus désavantageux dans un royaume qui ne seroit pas assez peupléj car alors il faudrait être plus, attentif à distribuer, les hommes aux travaux les plus nécessaires & les plus profitables à la nation. Les avantages de f agriculture dépendent : donc beaucoup de la réunion des terres en grosses fermés, mises dans la meilleure valeur par de riches fermiers. La culture qui ne s’exerce que par le- travail des hommes, est celle de la vigne. Elk pourrait occuper an plus grand nombre d’hommes en Frarii ce, si on favorisoit la vente des vins, 8c ù la population augmentoit- Cette culture & k commerce des vins & des eaux-de-vies font trop gênés j c’est cependant un objet qufne mérite pas moins d’attention que la culture des grains. .. Nous n’envisageons pas" ici le, riche fermier comme un ouvrier qui laboure lui-même la terre j c’est un entrepreneur qui gouverne, 8c qui fait valoir son entreprise par son intelligence & par ses richesses., L’agriculture , conduite par de riches cultivateurs, est une profession très-honnête & très - lucrative, réservée àr des h.ommês libres , en état de faire les avances des frais considérables qu’exigé la culture de la terre & : qui :occupe ks " paysans, Scieur procure toujours un gain convenable & assuré. Voilà , félon ridée de M. de Sully, les vrais fermiers ou les vrais financiers qu’on doit établir & soutenir dans.un royaume qui

  1. Cantillon, Essai sur le Commerce, chap. V & VI.