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comme si son antorité alloit jusqu’à commander des choses contradictoires, & qu’elle dût l’emporter sur celle de l’Analogie ! (M. Be^ctzés.)

(N.) TROCHAÏQUE, adj. Caractérisé par le pied qu’on appelle Trochée. Comme le Trochée fe Domme auf& Chorée, le vers trochaïque est le même auquel on donne aussi le nom de Choraïque. Voyez Choraïque.

Observez, avec l’auteur de la Meth. lat. deP. R. que le vert iroi^haïque ou choraïque n’est rien autre cbolè que le vers ïambique de même mesure, auquel il manque une fyllabe au commencement ; d’od il léfiille que chaque fyllabe reculant d’un rang, les ïambes & changent en uocbto ou choliti. ( M. Beauzée.)

TROCHÉE, s. m. C’est le nom le plus ordisaire qu’on donne au pied de deux ryllabct, appelé aussi Chorée. Voyez Chorée.

Le Trochée est un ïambe renversé, & produit un eŒt abrolument contraire : l’iambe est vif & léger ; le Trochée, mou & languissant, comme toutes les [illisible] qui sautent d’une syllabe longue à une biéfc. (M. BEAUzts.)

TROPE, s. m. Grammaire. Les Tropes, dit de Marsais (Trop. Part. I, art. x), sont des figures par lesquelles on fait prendre à un mot une signification qui n’est pas précisément la signification propre de ce mot ... Ces figures sont appelées Tropes, du grec τρόποζ convertio, dont la racine esτ τρόπω verco. Elles sont ainsi appelées, parce que quand on prend un mot dans le sens figuré, on le tourne, pour ainsi dire, afin de lui faire signifier ce qu’il ne signifie point dans le sens propre (Voyez Sens). Voiles, dans le sens propre, ne signifie point vaisseaux ; les voiles ne sont qu’une partie du vaisseau ; cependant voiles se dit quelquefois pour vaisseaux. Par exemple, lorsque, parlant d’une armée navale, je dis qu’elle étoit composée de cent voiles ; c’est un Trope voiles est li pour vaiffeaux : que si je substitue le mot de vaiffeaux à celui de voiles, jetptimt ëgalement ma penfée, mais 11 n’y a plus de figure.

Les Tropes font des figures, puisque ce font des manières de parler qui, outre la propriété de faire connoître ce qu’on penfe, font encore distinguées par quelque difiEérence particulière, qui fait qu’on les raportc diacune à une espcce à part. Voyez Figure.

Il y a dans les Tropes une modification ou différence générale qui les rend Tropes, & qui les distingue des antret figures : elle confiste en ce qu’un mat elt pris dans une ligaification qui n’est pas préçif^ment fa firnilîcation propre... Par exemple, Jl n’y a plus 4e Pyrinits, dit Louis Xl V… lorsque son petit-fils, le duc d’Anjou, depuis Philippe V, (ut appelé à la coutonne d’Espagne. Louis XIV vouloit-il dire que les Pyrénées avoient été aUméei ou anéanties ? nullement ; petlbocie n’entendit celte esprefRan à la lettre & dans le fens propre ; elle avoit un &at figu(é... Mail quelle espèce pariiculière de Trope ? Cela dépend de la manière dont un mot s’écarte de fa figniScation propre pour en prendre uoe antre.

I. De la subordination des Tropes & de leurx caraftirts panieiUitrs ( Ibidt Part. II, art. xxj). Quintilien dit que les grammairiens, aussi bien que les pbilosophes, disputent beaucoup entre eux pour Lavoir combien il y a de diSérentes classes de Tropes, combien chaque daffe renferme d’espèces particulières > & enfin quel est l’ordre qu’on doit garder entre ces classes & ces espéces. Circa quem ( Tropum) inexpliciibiûs & ^riimmaticis mter ipfos & pAilosophis pagna est ; quœ sint genera, qa^ Jptcies, auis numtrus, quis cui Juijiciatur ( Inst. orat. lib. VIII, cap. vj)… Mais toutes ces difcussions font assez inutiles dam la pratique, & il ne faut point s’amufer à des recherches qui fouvent n’ont aucun objet certajn. ( Du Marsais.)

Il me femble que cette dernière obseivatïon de de Marsais n’est pas assez réfléchie. Rien de plus utile dans la pratique, que d’avoir des notions bien précifes de chacune des branches de l’objet qu’on embtasse ; & ces notions portent sur la connoissance des idées propres & diliinéUves qui les caractérifent : or celle connoissance, à l’égard dci Tropes, confiste à favoir ce que Quintilien difoit n’être encore déterminé ni pat les grammairiens ni par les phltosophes : Qutx fini gênera, quæ species, quis numerits, quis eut Juijicititur ; & loin d’infinuer la remarque que &it à ce sujet du Marsais, Quintilien auroit dil répandre la lumière sur le fystème des Tropes, & ne pat le traiter de bagatelles inutiles pour l’institutiOD de l’orateur, omijjîs qmt nihil ad mfiittunduiti oratoren pertinent cavillationibus. Une chose fingulière & digne de remarque, c’est que ces deux grands hommes, après avoir en quelque sorte condanné les recherches sur l’assortiment des parties du fystème des Tropes, ne fe font pourtant pas contentés de les faire connoître en détail ; ils ont cherché à les grouper fous des idées communes, & à taprecher ces groupes en les liant par des idées plus générales : témoignage involontaire, mais certain, que l’esprit de fystème a pour les bonnes têtes un attrait presque irrésistible, & conféquemment qu’il n’est pas fans utilité. Voici donc comment continue le grammarien philosophe (ib.) ( M. Beavz±e.)

Toutes les fois qu’il y a de la diKrence dans le raport naturel qui donne lieu à la IWnification empruntée, on pçut dire que l’expreffion qui est fondée fiir ce raport apartient à un Trope panîculier.

C’est le raport de reffemblance qai est le fondennt de la Ci)t » cbij& & de la Métaphore ; on

dit