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noms triviaux de Linné, il en a changé très-peu ; il a publié quatre ouvrages, dont je ne donnerai, en suivant l’ordre des dates, qu’une idée succinte, parce que M. Olivier s’est réservé de faire connoître en détail les travaux de M. Fabricius, ainsi que ceux de M. Linné.

Tous les ouvrages de M. Fabricius sont écrits en latin ; on y retrouve, en plusieurs endroits, la même obscurité dépendante des expressions, & par la même raison, que dans les écrits de M. Linné, par la nécessité de nommer des objets qui n’ont pas été connus & nommés par les latins. Cependant M. Fabricius est concis, & il excelle sur-tout dans l’art de décrire.

Il publia en 1775 son premier ouvrage ; c’est un in-8o. de 832 pages ; il porte pour titre : Systema entomologiœ sistens insectorum classes, ordines, genera, species.

Le systême que cet auteur propose, & dont il a eu le premier l’idée, est fondé sur les parties de la bouche des insectes, relativement au nombre de ces parties, à leur figure, à leur proportion & à leur situation.

Ce simple exposé suffit pour qu’on reconnoisse que si la méthode de M. Fabricius a le mérite de la nouveauté, & peut-être celui de convenir à un plus grand nombre d’insectes que les autres méthodes, elle a le défaut d’être fondée sur des caractères très-peu apparens, difficiles à remarquer dans le plus grand nombre des insectes, d’une extrême difficulté à saisir dans les petits, dans la plupart de ceux qui sont desséchés, que l’œil peut seul rarement découvrir, qui exigent presque toujours le secours de la loupe, & aisés à confondre dans tous, ou très-difficiles à déterminer à cause de la petitesse, de la situation, de l’enfoncement des parties cachées, environnées, couvertes par d’autres. Quels que soient les avantages d’une pareille méthode, elle manque de deux conditions qui me paroissent les principales, d’être facile, aisément applicable à toutes les circonstances, & d’abréger le tems, en rendant l’étude plus aisée. Je laisse à d’autres à décider si cette méthode rend l’étude plus certaine, & si les différens avantages qu’elle procure l’emportent sur la difficulté qu’elle présente à la mettre en usage. Quoiqu’il en soit, M. Fabricius divise les insectes en huit classes, auxquelles il donne des noms qu’on n’avoit pas employés.

Bouche armée de mâchoires & de quatre ou six antennules.

Classe I. Mâchoire nue & libre Eleuterata

Classe II. Mâchoire couverte d’un casque obtus. Ulonata.

Classe III. Mâchoire unie avec la lèvre Synistata.

Classe IV. Point de mâchoire inférieure. Agonata.

Bouche armée de mâchoires & de deux antennules.

Classe V. Mâchoire inférieure souvent armée d’un onglet. Unogata.

Classe VI. Bouche munie d’antennules & d’une langue en spirale. Glossata.

Classe VII. Bouche munie d’une trompe, renfermée dans une gaîne articulée. Ryngota.