INTRODUCTION.
Lies Zoophytes ou animaux rayonnes ont attiré dails tous les temps l'atten- tion des philosophes et des naturalistes; mais ce n'est qu'à la fin du dernier siècle cjue Von s'en est occupé d'une manière spéciale; auparavant Ton se bornoit à. décrire leur singulière habitation ; on ne disoit rien des animaux, ou bien on les prenoit pour des êtres bizarres, inutiles à décrire* Les voyageurs ne faisoient aucune mention des zoophytes mous, ou n'en parloient que vaguement; plu- sieurs familles étoient regardées comme des plantes ou comme des mollusques* Deux classes entières sembloient ne devoir jamais occuper le zoologiste ; Tune à cause de l'existence des animaux dans le corps des autres animaux , l'autre à cause de l'extrême petitesse des êtres qui la composent; on ne peut les aper- cevoir qu'avec le secours du microscope. La découverte de Peysonnel ayant rendu aux zoophytes une foule de pro- ductions que Ton classoit parmi les végétaux ; l'optique ayant donné les moyens d'observer des molécules animées, ayant à peine en diamètre la millionième partie d'une ligne; l'anatomie comparée ayant procuré un nombre infini d'ani- maux vivant dans le corps d'autres animaux , la zoopbytologie prit une marche plus méthodique , et le voile épais qui pendant tant de siècles avoit environné l'existence des rayonnes , commença à se déchirer. Muller donna l'histoire des infusoires; Trembley, celle des polypes d'eau douce; Ellis, Solander, Cavolini , Pallas, celle des polypiers; Goeze , Zeder, celle des vers intestinaux; Klein, Leske, celle des oursins; Lynck, celle des étoiles de mer; Dicquemare, celle des actinies; Forskaël, Baster et plusieurs autres zoologistes décrivirent un grand nombre de méduses , de polypiers et d'autres zoophytes. Bruguière rassembla tous ces matériaux dans son Histoire naturelle des vers pour l'Encyclopédie méthodique et commença ce grand ou- vrage : il en publia le premier volume, et partit ensuite avec Olivier en 179a, pour parcourir l'Asie mineure par ordre du gouvernement; et, lorsqu'il revenoit en France , riche des nombreuses observations qu'il avoit faites dans les mers de la Grèce, sur les côtes de Syrie, dans les détroits des Dardanelles et de Cons- tantinople, etc., la mort le frappa au moment de rentrer dans sa patrie ; loin de sa famille et de ses amis. Depuis la mort de Bruguière, on a fait de grands progrès dans l'étude des zoophytes. Peron et Lesueur ont éclairci l'histoire des acalèphes; Rudolphi, celle des vers intestinaux; Desmarest et Lesueur, celle de quelques alcyons; Savigny, celle d'un très-grand nombre de ces animaux, qu'il a réunis au* mol- lusques. M. de Lamarck est un des premiers qui se soit occupé de ces êtres d'une manière générale : dans son premier ouvrage sur les animaux sans vertèbres, Histoire naturelle. Tome II. Zoophytes. a
