Page:Encyclopédie méthodique - Logique, T4.djvu/14

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PARESSE, f. f. nonchalance qui empêche il l’homme de travailler, de vaquer à ses affaires, & , i de remplir ses devoirs. Un poète anglois a peint cette reine du monde i comme une indolente divinité’: i A careless deity i Nò problème putfle his lechargick braìn : ’ But dull oblivion guards his peaceful bcd, And la^y fogs bedew his gracious head, , Thus atfull length, the pamper d monarth lay, 1 Fatt’ning in case, andstumb’ring lise away. ’ De tous nos défauts, celui dont nous tombons le ’ plus aisément d’accord, c’est la paresse ; parce ’ que nous nous persuadons qu’elle tient à toutes les | vertus paisibles ; & que, lans détruire les autres, ’ élite en suspend seulement les fonctions. De-là ’ víènt qu’elle règne souverainement dans ce qu’on ’ appelle le beau monde ; & si quelquefois on trouble son empire, c’est plutôt pour chasser l’ennui, que par goût pour Inoccupation. L’esprit contracte aufli facilement l’habitude de la paresse que le corps. Un homme qui’ne va j’a— >, cuis qu’en voiture, est bientôt hors d’état de se servir, de ses jambes. Comme il faut lui donrier

la main pour qu’il marche, de même il faut aider l’autre à penser, & même l’y forcer ; sans cela, l’homme craignant l’application, soupire vainement après la science qui est pour lui une plante succulente, mais.dont il n’a pas le cou-’ rage d’exprimer’rè suc. L’esprit ne devient actif, que par [’exercice ; s’il s’y porte avec ardeur, il trouve chez lui des forcest & des ressources, qu’il nèconnoíssoit pas auparavant. Au surplus la parejfe de l’esprit & du corps, est un vice que les hommes surmontent bien quelque, fois, mais qu’ils n’étouffent jamais. Peut-être estce un bonheur pour la société que ce vtce ne puisse pas être déraciné— Bien des gens croyent que lui seul ’ a empêché plus dé mauvaises actions, que toutes les vertus réunies ensemble. ( Ane. Encyclop). _ PASSIONS, s. f. pi. Les penchans, les inclina, tîons, les désirs & les aversions, poussés à un ceri tain degré de vivacité, joints à une sensation con1 fuse de plaisir ou de douleur, occasionnés ou accom ; pannes de quelque mouvement irrégulier du sang j &• des esprits animaux, c’est ce que nous nom< mons passions.Elles vont jusqu’à ôter tout usage de’; Logique,. Métaphysique E, ncyçloyé, iic. 6>Moi ale. ila liberté, état oû l’ame est en quelque manière, .rendue "passivej de-là le nom de passions. L’ínclination ou certaine disposition de l’ame, naît de l’opinion où nous sommes qu’un grand bien" ou un grand mal est renfermé dans un objet qui pac cela même excite h passion. Quand donc cette inclination est mise en jeu ( & elle y est mise par tout ce qui est pour nous plaisir ou peine), aussi-tôt l’ame, comme frappée immédiatement par le bien ou par le mal, ne modérant point l’opinion où elle est que c’est pour elle une chose très-importante, la ernit par-là même digne de toute son attention ; elle se tourne entièrement de son côté, elle s’y fixe, elle y attache tous ses sens, & dirige toutes ses faculrés à la considérer j oubliant dans cette contemplation, dans ce désir ou dans cette crainte presque tous les autres objets:alors elle est dans le cas d’un homme accablé d’une maladie aiguë j il n’a pas la liberté de penser à autre chose qu’à ce qui a du rapport à son mal. C’est encore ainsi, que les passions sont les maladies de l’ame. Toutes nos sensations, nos imaginations, même les idées intellectuelles, sont accompagnées de plaisir ou de peine, de sentimens agiéables ou doulou. reux, & ces sentimens sont indépendans de notre ’ volonté ; car si ces deux sources de bien & de mal

; pouvoient s’ouvrir & se fermer à son gré, elle détoaroeroit 

la douleur, & n’admettroit que le plaisir. Tout ce qui produit en nous ce sentiment agréable, tout ee qui est propre à nous donner du plaisir, à l’erirfètenir, à l’accroître, à écarter ou à adoucir la peine ou la douleur, nous le nommons bien. Tout ce qui excite un sentiment opposé, tout ce qui produit un effet contraire, nous l’appellons mal. Lé plaisir & la peine sont donc les pivots fur lesquels roulent toutes nos affections, connues sous le nom áinclinations & de passions, qui ne sont que les différens degrés des modifications de notre ame. Ces sentimens sont donc liés intimement aux passionsj ils en sont les principes, & ils naissent eux-mêmes de diverses sources que l’on peut réduire à ces quatre. i°.Les plaisirs & les peines des sens. Cette douceur ou cette amertume jointe à la sensation, sans qu’on en connoisse la cause, sans qu’on sache comment les objets excitent ce sentiment, qui s’élève avant que l’on ait prévu le bien ou le mal que la présence & l’usage de cet objet peuvent procurt r ; ce que l’on en peut dire, c’est que la bonté divine a attaché un sentiment agréable à l’exerc; re mo. Tome 1V. A