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ils passent en devant du peigne, la verge de la petite ensouple, entre les fils du penne du pas droit & ceux du pas gauche ; ensuite, ayant attaché cinq à six cordes d'un bout sur la longueur de la verge, & de l'autre sur celle de l'ensouple, ils poussent la chasse vers les lisses, afin que les nœuds se trouvent en avant du peigne ; ils placent & fixent par quelques tours des cordes, la verge dans la rainure de l'encouloire. Il ne reste qu'à ranger les lisières, qui, souvent même, se disposent sur le derrière du métier, se passent en lisse & en peigne, & s'arrêtent en même-tems que la chaîne ou ensemble. (Voyez. lisière.

Souvent on donne improprement le nom de nouage au rapprochement & à l'union des bouts de fil des deux chaînes : on ne les noue point ; on les tord seulement, & la manière de faire cette opération, à peu de chose près, est la même sur différentes sortes de matières.

Pour les chaînes de petite largeur, en laine, lin, chanvre ou coton, l'ouvrier seul dans le métier, placé entre les bouts des deux chaînes, tourné vers l'une des lisières, ayant l'ensouple à droite & les lisses à gauche, pince sur la lisière en face de laquelle il est, les deux pointes des fils opposés & correspondants : il relève ces pointes à angle droit de leur direction, de la longueur d'un pouce : il rapproche ces parties relevées, il les couche sur le fil de la chaîne à droite ; puis il roule le tout entre le pouce & l'index.

De ce fil, l'ouvrier passe au fil le plus proche, continuant son travail, toujours en reculant & laissant en avant le travail fait, & celui à faire en arrière, jusqu'à ce qu'il soit parvenu à la lisière opposée à celle où il l'a commencé.

A l'égard des chaînes de soie, on les adapte de même à une piennée, séparant à l'aide des envergeures de part & d'autre, les fils de la nouvelle chaîne, ceux de la piennée auxquels ils doivent correspondre ; on les tord légèrement avec le pouce & l'index trempes dans du vin où l'on a fait dissoudre de la gomme. Lorsque la chaîne à travailler se trouve ainsi entée sur le reste de la précédente, on ôte les envergeures de la piennée, & l'ouvrier n'a plus qu'à monter sur le métier. Autrement, il faut passer en peigne, puis rejoindre & nouer au de-là les fils, pour introduire entr'eux une baguette ou verdillon qu'on place dans la rainure de l'ensouple de devant, sur laquelle on l'attache. (Voyez les planches de la soierie, & au texte de cette partie, les détails de la fabrication.)






Manufactures & Arts. Tome I. Prem. Part. S