L’ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE MATHÉMATIQUE – 3 Tomes – (1784-1789).
La "grande" Encyclopédie paraît en 35 volumes entre 1752 et 1772 sous la direction de DIDEROT et de D’ALEMBERT (qui arrêta sa collaboration en 1759).
Le libraire PANCKOUCKE décide d’abord d’en assurer une édition en 39 volumes de plus petit format (in quarto) publié en 1777-78-79. Puis il se lance dans une aventure qui durera finalement un demi-siècle : l’édition d’une Encyclopédie Méthodique qui reprend les articles de la Grande Encyclopédie Diderot en les complétant largement. Ce sera "l’Encyclopédie suprême, une œuvre qui reléguera celle de DIDEROT dans l’ombre, qui englobera toutes tes connaissances humaines et qui fera de PANCKOUCKE un multimillionnalre car il envisage de placer toute sa fortune dans la plus grande affaire de l’histoire de l’édition" (R. DARNTON, l’Aventure de l’Encyclopédie, Paris, Perrin, 1982).
L’idée d’une encyclopédie "méthodique" du savoir, dans le prolongement des idées du Discours préliminaire de D’ALEMBERT, est dûe à un libraire de Liège, DEVERIA, qui envisage une telle publication dès juin 1778 : les connaissances y sont réparties suivant la notion moderne de disciplines autonomes. En janvier 1779, PANCKOUCKE passe un contrat avec l’éditeur belge pour être te maître d’œuvre de l’ouvrage. On trouvera dans DARNTON, déjà cité, le détail des tractations complexes qui entourent l’entreprise. Les philosophes de ta seconde génération du siècle des lumières, SUARD (beau-frère de PANCKOUCKE), D’ALEMBERT (qui meurt en 1783) et CONDORCET sont pressentis pour refondre et compléter, dans cette perspective, l’édition originale de l’Encyclopédie dont DIDEROT lui même, dès 1768, avait dénoncé les défauts.
Le nouvel ouvrage est divisé en sous-encyclopédies (26 dans le projet initial) dans chacune desquelles l’ordre alphabétique est conservé. PANCKOUCKE réunit une équipe de rédacteurs et s’adresse aux auteurs les plus célèbres et les plus compétents de son époque ; on y trouve les plus grands noms des sciences et des arts. Le premier volume, paru en 1782, est tiré à 5 000 exemplaires. Le cent vingt sixième et dernier volume vit le jour en 1832, plus de 30 ans après la mort de PANCKOUCKE auquel son gendre, AGASSE, avait succédé. Suivant une conception "classique" de la
