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preuves que l’on donne, & que l’on fonde pu <ur des raifonnemens, ou fur des exemples, produifent prefque une entière conviction mais il fmt venir enfin à l’examen des ditficuités. Les prédicateurs ne concluent pas fans fuppofer que quelqu’un leur demandera Mais pourquoi donc y at-il des chofes que l’on n’obtient p.ts encore qu’on les demande avec foi, & pour h plus grande gloire de Dieu ? lis répondent qu’il y a bien des rencontres où Dieu nous réfute Cesgra ces, afin de nous éprouver ou de nous humilier de plus en plus, ou parce qu’il faicque les faveurs que nous demandonsnous feroient préjudidableSj & qu’il connoït mieux que nous nos véritables b~foins, & les intérêts de fa gloire. Il n’y a point de cas ou chaque perfonne ne puiflé juger que par quelqu’un de ces motifs fes prières manqueront oétreexaucées, 8~ cela fait quel’etpërance d’être exaucéeH toujours mêlée de beaucoup d’incertitute ~ & que bien des gens te relâchent dans la pratiquede i’ora{fon~ou ferédutfent à ne,demander a Dieu que la grace générale d’acquicfcer à tout ce qu’il lui plaira. On agiroit tout antre.ment, fi l’on fe perfuadoit qu’il y a une connexion néceffaireentre une oraifon dévote & :l’acquiHtion du bi n qui eft l’objet de ia pfiere on s’adrefteroit à ).)providence d~ns toutes r’ ;s nëceiiités comme l’or) s’approche du feu quand le froid nous incommode. Puis donc que h.s iumois fe perfuadent qu’il y a une liaifon fatale, immuable nécenairej entre la vertu & le bonheur, 8c entre le vice & le maiheur cette impiété- devroit être plus efRcac’ pour Jes porter à bien vivre que la religion ns t’cit en d’autres pays. Ik devroiem s’appliquer a )a vertu pour être heureux commeils recourcr. c aux ~iimens lorfqu’i !s ont faim & :ils devroit. nts’éloigner du vice afind’éviter le malheur, commel’on s’éloigne du feu quand on craint de · fe brûler. Mais en ce cas-là leurs bonnes mœurs feroientauH)mercenaires que rien !e puine être, Lesnotions pures de l’honnêteté n’en feroient pas le principe. Difbns enpaiTant qu’il eit’bien étr.t))g~ qu’itspuitfent croire’ce qu’on leur impute fur cetce h’e connexité. N’y a-t -il donc parmi eux perfoi )’~ quis’enrichiffe injutiement~ 8 ; qui f’tit pauvre tsuspa’Ier pour crimine.1, ou qui loir b !L[le etnach.tnfd.e f~uver la vie a un honnête homme ? Je p.tifë que (i on Ifspretïoit la-d’tfus, ils nous pxyer~i :nt de qucjqua notion (lotcienne j fa’oir q’)e ies m~t~’ics, le chagri’), la pauvreté, n fo :-tp~int des maux & :que les richeHes, le plai fir, &-]a fanté, ne font point u bien. Je croirais f..nspt ine que le peuplj ne fui* :point cette opi ninn de la fympathie naturelle de la vertu avec le bonheur. 8~ du vice avec le malheur, m.us qu. c’ed feulonenr te dogme de leurs g’.ns de icttres qKi ont me la providence, &*qui ont vu néanm "im qu’il étoit utile de conferver l’opinion commune touchant les peines 8 ; les réeoa~ 1 p6tues.

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Il. Exam !nons à cette heure !’aa,tra partie de l’objection. Je "conviens qu’on peut, admirer 8e honorer un objet, fans fe propoter d’autre réco ; npenfe que la feule fatisfaction de rendre juffice au msrite mais je ne faurois convenir.qu’il y-ait des gens capables de l’invoquer, 8~de combattre leurs inclinations &-de lui offrir des facrincss dan ; la vue d’obtenir fes bonnes grâces, 8&d’appaifer fa colere, s’i !s font bien perfuadés j i. Qu’il ne fe mêle de rien qu’il ne fë fbucie de rien que la mauvaife vie-des hommes ne’ tai déplaît pas S~ que leur bonne vie ne lu,i eft pas agréable.

Qu’il n’y a aucun autre être quipuiiïe récompenfer les hommages qu’ils rendroient à’cetui-Ià ni châtier la complaifance qu’ils auroient pour leurs paMions. Voiia le fondement de la maxime que t’ai avancée que ~~m de /’t'x-~Mf-ede DMM~ /aM~/L :

la providence, /tf~CMt~f !~

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M0f~’

à la tW<Mj ou un frein contre le vice. Mais quoi dira-t -on j des hommes pleins d’admiration pour une nature excellente fainte~Se heureufe 8~ hoborëe par toute

terre.,

ne

pourront-ils pas fe la propofer cotm’tè un modèle de leur vie & : dans le deuein’M l’imiter tre pourront-ils pas combattre leurs mauvaifes inclinations 8 : tendre vers la vertu <avec des efforts extraordinaires ? Je répons qu’ils * !e pourront, pourvu qu’ils croient que cetcepéniMe imitation les rendra temblables ’a cette nature ou hur procurera quelque autre gloire d’un très ; grand prix. Mais dës-lprs la foi de la providence fera jointe en eux avec la foi de l’exigence divine ils croiront, ou comme les Siamois & les Chinois, que la n. !tnr~ des chofes a unis enf~mble par une fara !ite av~u~le le bonheur avec la verru & le malh, ur avec 1~ ; vice & que l’imitation d’an Jo.nn·orza-cc~rn les u~<ttra titi iottr en poiie.t~an 6omn !OM~c~Mtes mettra un jour en poitt.ttion d’un etit t’~iM~Ubl-iau Ë. :n ou i !s croiront qu’un tegifitt-uf i~t’)iig ;.nt a dettiné d~s couronnas a. ceux qui auront choifi pour.leur tncdele la vie faiiire & :hem’euiëdes dieux immortels. Aupisaller, ils efpëreront que le genre humain fera. affex équitable pour admirer leur vertu.j & pour la récompeuft-r glori.uf~ment, Se que peut’- être i !s parviendront un jour à l’apothgofe. La gloire d Mitti td cur un grand pouvoir fur Thémifroclej quoique Th~nittocte n’efpcràt rien de Miltiade je l’a'/out ;: aujourd’hui la mémoire dès Alexandres des Cët’ars ne p~ut-ells pas remuer vivement les p :uiiot)s qu’elle fera entreprendre les chofes

!tS p !u’)di(t !ci !es ?NearLmuinsonefttrès’perfuadé 

que ces conq~et’.tns ne favent pas-ce qui le fait fur la terre ; & qu’ils ne peuvent faire ni aucun bien, )u aucun mal. J’avoue tout cela, mais Thëmiftocie ne favoit iipas qu’en imitant Mihiade il parviendroit à la mêmegloire que Miitiade ? Ceux