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AIM-AIR
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de la ſociété royale de Londres, en les plaçant chacun pendant un temps égal entre ces barres. Le réſultat fut que toutes les pièces préparées avec la poudre d’aimant, reçurent une force magnétique beaucoup plus grande que celles qui avoient été faites avec la poudre de fer. Des morceaux de cette pâte dans la compoſition deſquels on avoit mêlé du charbon, acquirent moins de force, peut-être parce qu’il y avoit trop de charbon. Ces différens aimans factices acquirent cependant moins de force que ceux qui avoient été fabriqués par le docteur Knight, probablement parce que l’appareil magnétique, tel qu’il étoit alors en 1778 & 1779, dans le muſée britannique, étoit affoibli & avoit perdu beaucoup de ſa force, faute des ſoins que M. Knight lui-même y donnoit avec toute l’aſſiduité poſſible.

M. {{{2}}} dit qu’il avoit fait auſſi quelques-uns de ces aimans factices, en mêlant la pouſſière d’aimant avec l’huile de lin telle que les peintres l’emploient ; & de même d’autres avec la poudre de fer ; mais la maſſe n’étoit encore ni aſſez deſſéchée, ni aſſez endurcie lorſque l’on démonta le grand appareil magnétique de M. Knight, pour faire remettre les aimans artificiels en leur état de force primitive par M. Nairne. En appliquant un de ces aimans à l’appareil, avant qu’il fût démonté, pendant que la pâte étoit encore un peu flexible entre les doigts, ſa croûte étant déjà endurcie, on obſerva que cette maſſe, appliquée au pôle d’un de ces grands aimans compoſés, changeoit bientôt en forme ovale la figure parfaitement ronde qui lui avoit été donnée ; allongement qui venoit de l’attraction du pôle oppoſé de l’aimant voiſin. Le phyſicien qu’on vient de nommer, penſe avec beaucoup de probabilité, que pour donner la plus grande force à une telle pâte, par des aimans auſſi vigoureux qu’étoient ceux de M. Knight, il faudroit y appliquer la pâte dans le temps qu’elle eſt encore aſſez flexible, pour que les particules qui la conſtituent puiſſent plus facilement s’arranger entr’elles de la façon la plus avantageuſe pour la force magnétique de tout le compoſé.

Je fis, il y a quelques années, continue M. Ingen-Housz, différentes pâtes d’aimans factices avec la poudre de fer, ainſi qu’avec la poudre d’aimant, mêlées ſimplement avec de la cire ordinaire ; j’y joignis quelquefois un peu de thérébentine, pour donner plus de flexibilité à la pâte. Elles recevoient une vertu magnétique aſſez conſidérable, ſe laiſſoient diviſer & rajuſter de nouveau ſans rien perdre de leur force. On pouvoit les plier en tout ſens & en toutes figures ; de tels aimans flexibles ſont fort utiles pour différentes recherches ſur la pôlarité & ſur les différens changemens que cette qualité ſubit par divers mouvemens, diviſions & inflexions dont ces aimans ſont ſuſceptibles, ſans paſſer par des opérations qui détruiſent la vertu magnétique, tel qu’eſt le feu.

Ces ſortes d’aimans ſont auſſi plus propres à recevoir pluſieurs pôles, que les aimans naturels ou ceux d’acier : on a donné à une de ces maſſes aſſez grande dix à douze pôles. On peut même leur donner autant de pôles, les uns près des autres, qu’on veut, par le ſimple attouchement du pôle d’une barre fortement aimantée, ou par l’attouchement d’un pôle d’un aimant naturel. Ils retiendront tous ces pôles. Nouv. exper. & obſervat. de phyſ, 1785 pag. 331 & ſuiv.

Aimant (armure de l’) (voyez Armure de l’aimant.)

Aimant (attraction de l’) (voyez Attraction magnétique.)

Aimant (centre magnétique) (voyez Centre magnétique.)

Aimant (communication de l’ ) (voyez Communication de l’aimant.)

Aimant (déclinaiſon de l’) (voyez Déclinaison de l’aimant.)

Aimant (direction de l’ ) (voyez Direction de l’aimant.)

Aimant (équateur de l’aimant) (voyez Équateur magnétique.)

Aimant (pôle de l’) (voyez Pôle de l’aimant.)

Aimant (inclinaiſon de l’) (voyez Inclinaison de l’aimant.)

Aimant (magaſin magnétique) (voyez Magasin magnétique.)

Aimant (répulſion de l’) (voyez Répulsion de l’aimant.)

Aimant (variation de l’) (voyez Variation de l’aimant.)

Aimantée (aiguille) (voyez Aiguille aimantée.)

AIR

AIR. L’air eſt une ſubſtance matérielle, fluide, peſante, élaſtique, conſéquemment capable de compreſſion & de dilatation, tranſparente, ſans couleur, & inviſible par elle-même, ſans odeur ni ſaveur, diſtincte des vapeurs & des exhalaiſons, compoſée eſſentiellement de deux parties, l’une méphitique, & l’autre éminemment reſpirable, répandue par-tout, & environnant le globe juſqu’à une hauteur conſidérable. Ce n’eſt jamais par une ſimple définition qu’on viendra à bout de connoître l’air ; la nature intime des corps ne nous eſt point dévoilée, & on ne peut en avoir une idée ſatisfaiſante, que par une deſcription, c’eſt-à-dire, par l’énumération des propriétés & des effets.

I. L’air eſt un corps, une ſubſtance vraiment matérielle, car il a tous les attributs de la matière. Les propriétés de la matière ſont l’étendue, la figurabilité, la diviſibilité, l’impénétrabilité, la poro-