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ALG-ALI
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période étoit de deux jours & vingt-une heures, ou 69 neuf heures. Le temps de la variation en grandeur de cette étoile, eſt d’environ ſept heures, de façon qu’elle commence à diminuer de ſa grandeur de ſecond ordre, juſqu’à ce qu’elle ne paroiſſe que comme une étoile de la quatrième grandeur, pendant trois heures & demie ; enſuite elle commence à augmenter, juſqu’à reprendre ſa première grandeur pendant autant de temps.

Les uns ont penſé que ce phénomène venoit d’une planète qui tourne autour de l’étoile algol qui eſt un vrai ſoleil, & que cette planète en eſt beaucoup plus près que mercure ne l’eſt de notre ſoleil, & en même temps beaucoup plus grande ; car ſon mouvement eſt preſque trente fois plus rapide que ſelui de mercure : dans ce cas, elle éclipſe une très-grande quantité de ſa lumière.

D’autres ont ſuppoſé qu’algol avoit une tache ſemblable à celles de notre ſoleil, mais d’une grandeur énorme à proportion de ſon diſque, & que la vîteſſe de la rotation de cet aſtre étoit infiniment plus grande que celle de notre ſoleil, qui son tour en 27 jours & demi ſur ſon axe.

ALI

ALIDADE. C’eſt une règle mobile qui eſt ordinairement fixée par une de ſes extrémités au centre d’un inſtrument, de manière que l’autre bout puiſſe, en parcourant tout le limbe, indiquer les degrés qui marquent les angles. Les inſtrumens où l’on met des alidades ſervent à déterminer les diſtances & les hauteurs, & ils ſont du plus grand uſage dans la géométrie pratique, & dans l’aſtronomie. On les arme de pinnules ou de lunettes. (Voyez Pinnule.) Le quart de cercle, le graphomètre, les planchettes, &c, portent des alidades.

En phyſique, on ſe ſert d’une alidade creuſée en gouttière, lorſqu’on veut connoître le temps qu’un corps met à tomber par un plan incliné, afin de le comparer à la chute qu’il feroit en deſcendant, par exemple, ſelon une perpendiculaire à l’horiſon : la gouttière ſert alors à retenir les corps ſphériques qu’on fait tomber.

L’appareil repréſenté dans la figure 25 ſert à démontrer, par voie d’expérience, qu’un corps qui tombe obliquement par la corde quelconque d’un cercle, emploie autant de temps pour la parcourir que pour tomber par le diamètre vertical de ce cercle. Ainſi, l’alidade Α F ou B C, qui eſt creuſée en gouttière, étant fixée au point Α ou au point B, ſur leſquels elle peut tourner comme une roue ſur ſon axe, repréſente toutes les cordes du cercle, (voyez Corde) qui ſeront meſurées par les portions correſpondantes de la circonférence. Suppoſons que l’alidade ſoit placée dans la ſituation B C, qu’une boule d’ivoire de métal, &c. ſoit retenue en D par une pince à reſſort, & qu’on en retienne de rnême une autre pareille en Α à l’extrémité ſupérieure du diamètre Α B. Lorſqu’on tirera un fil commun pour faire partir à-la-fois les détentes, les deux boules partiront & arriveront en même temps au point B, quoique l’une deſcende par la corde ou la gouttière de l’alidade, & que l’autre tombe par le diamètre du cercle qui eſt plus long. Voyez Pesanteur, Chute des corps.

ALIMENT. On entend par ce mot toute ſubſtance qui peut ſe diſſoudre & ſe changer en chyle par le moyen de la liqueur ſtomacale & de la chaleur naturelle, pour être enſuite convertie en ſang, & ſervir à l’accroiſſement du corps, & à en réparer les pertes que la tranſpiration journalière occaſionne continuellement.

On doit d’abord conſidérer la qualité des alimens ; quelques-uns peuvent être vicieux en eux-mêmes, ou relativement à l’état de l’eſtomac. Ils peuvent être alcalins, acides, rances, sſlés, viſqueux, &c. et ceux qui ont ces qualités, utiles dans certains cas, ſont quelquefois nuiſibles ſelon le tempérament & la diſpoſition d’un eſtomac.

Les meilleurs alimens, pris en trop grande quantité, peuvent devenir très-pernicieux, & même beaucoup plus que d’autres qui ſeroient nuiſibles en eux-mêmes, mais en petit volume. La quantité eſt relative à l’âge, au tempérament, au ſexe, à l’état où l’on ſe trouve, &c. C’eſt dans le traité des alimens, que divers ſavans ont publié, & en particulier, dans l’Encyclopédie par ordre des matières, qu’on doit chercher ce qui a rapport à ce ſujet.

Les diverſes eſpèces d’alimens contiennent différens principes. Ne pouvant nous étendre, nous donnerons ici, d’après M. Geoffroi, le réſultat du produit de ſes expériences ſur la chair du mouton, afin qu’on puiſſe ſe former une eſpèce d’aperçu ſur cet objet.

Chair de mouton diſtillée au bain-marie.
Eau première.
Quatre onces de cette chair ont donné, onces gros. grains.
de première humidité, 
2 6 30
mouton ſéché au bain-marie. 
1 1 42

Total 4
Extrait de mouton bouilli.
Quatre onces de mouton ont produit 0 2 58
fibres ſéchées, 
5 30
eau par le bain-marie, 
2 6 30

Total. 
3 7 4