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AMP-ANA

l’académie des ſciences de Paris publie chaque année, on voit une table de ce genre, qui eſt très-utile aux marins, pour déterminer la déclinaiſon de l’aiguille aimantée.

AMPLITUDE d’un arc de parabole ; c’eſt la ligne horiſontale qui eſt compriſe entre le point d’où on ſuppose qu’un arc de parabole commence, & celui où il ſe termine. Ce terme eſt ſur-tout en uſage dans la balistique ou art de jeter les bombes ; l’amplitude de l’arc de la parabole, parcouru par une bombe, ſe nomme l’amplitude du jet. La parabole eſt une courbe décrite en vertu de la combinaiſon de deux forces, d’une force projectile, toujours constante, & d’une autre force : celle de la peſanteur qui croît ou décroît continuellement, ſelon la ſuite des nombres impairs 1, 3, 5, 7, 9, &c. & ainſi de ſuite. Dans le jet des bombes, c’eſt la poudre qui imprime la force projectile ; & la direction de cette force peut être parallèle ou oblique à l’horiſon, ſelon la direction de la bouche à feu.

Suppoſons qu’une bombe ſoit projectée horiſontalement, figure 26, ſelon la direction M N, ou obliquement à l’horiſon, ſuivant la ligne M N, fig. 27, avec une vîteſſe capable de faire parcourir en quatre ſecondes de temps cette ligne entière, il eſt évident que la force projectile agiſſant ſeule & uniformément, feroit parcourir à la bombe un des eſpaces marqués 1, 2, 3, 4, durant chacune des 4 ſecondes. Mais la force projectile n’agit pas ſeule, elle eſt combinée avec la force de la pesanteur qui dirige tous les corps vers le centre de la terre ; à la fin de la 1re ſeconde, la bombe ſera donc deſcendue en parcourant l’eſpace 1 a ; à la fin de la 2e ſeconde, elle aura décrit 2 b ; au bout de la 3e ſeconde, elle ſera tombée en 3 c, & à la fin de la 4e ſeconde, elle arrivera en 4 d. Or, ces eſpaces 1 a, 2 b, 3 c, 4 d, parcourus en vertu de la peſanteur, font entre eux comme leurs quarrés 1, 4, 9, 16, ainſi qu’on le prouvera aux articles Pesanteur & Accélération des corps. Conſéquemment l’eſpace 2 b eſt quatre fois plus grand que 1 a ; l’eſpace 3 c, eſt neuf fois plus grand que 1 a, & celui de 4 d, eſt ſeize fois plus grand que la même quantité 1 a.

Cette loi ſuppoſée, ainſi que la combinaiſon des deux forces, la bombe M décrira dans les deux cas un arc parabolique, M a b c d ; & la ligne P O, M O, compriſe entre le point ſuppoſé où commence la courbe et celui où il finit, eſt ce qu’on appelle l’amplitude du jet, l’amplitude de l’arc parabolique.Voyez Parabole.

Ce qu’il y a de plus eſſentiel à ſavoir, c’eſt que, 1o. la direction du corps projeté étant toujours ſuppoſée la même, les amplitudes ſont comme le quarré des vîteſſes du corps projeté ; que, 2o. l’amplitude du jet eſt la plus grande de toutes lorſque la direction de la projection fait avec l’horiſon un angle de 45 degrés. Voyez Balistique, Bombe.

AN. Voyez Année.

ANA

ANACAMPTIQUE. Ce mot ſignifie la même choſe que réfléchiſſant, mais il n’eſt guères d’uſage. On l’a employé, ſoit pour les ſons réfléchis, ſoit pour les rayons de lumière réfléchis : dans ce dernier ſens, l’anacamptique eſt la même choſe que Catoptrique.

ANACLASTIQUE. Ce terme eſt peu uſité. Il déſigne la partie de l’optique qui traite des réfractions : le mot de Dioptrique eſt actuellement conſacré. L’expreſſion des tables anaclaſtiques dont quelques auteurs ſe ſont ſervi, ſignifie tables de réfraction ; elles contiennent les divers degrés de réfraction que les rayons de lumière ſubiſſent ſous différens angles donnés. On entend par point anaclaſtique, le point où un rayon de lumière ſe réfracte en paſſant d’un milieu dans un autre, dont la force réfringente eſt différente. M. de Mairan a donné le nom de courbes anaclaſtiques aux courbes apparentes que forme le fond d’un vaſe plein d’eau, pour un œil placé dans l’air ; ou le plafond d’une chambre, pour un œil placé dans un baſſin plein d’eau, au milieu de cette chambre ; ou la voûte du ciel, vue par réfraction à travers l’atmoſphère. Cet académicien détermine ces courbes (Mém. de l’Acad. 1740), d’après ce principe d’optique, admis par quelques auteurs, que l’objet paroît dans le point où le rayon réfléchi ou rompu paſſant par le centre de l’œil, rencontre la perpendiculaire menée de l’objet ſur la ſurface du miroir ou du verre.

ANALOGIE. L’analogie eſt un des fondemens ſur leſquels on s’appuie dans pluſieurs circonstances, pour porter un jugement. Le principe ſur lequel repoſe l’analogie eſt que : l’univers eſt gouverné par des loix générales & conſtantes : principe qu’on ne ſauroit révoquer en doute. Il en réſulte, 1o. que des effets ſemblables ont les mêmes cauſes. Si une pierre tombe par la force de la gravité, toutes les autres eſpèces de pierres tombent également par l’influence de la même force ; 2o. que les propriétés des corps qui leur ſont tellement inhérentes, qu’elles n’admettent ni augmentation, ni diminution, & qui conviennent à tous les corps, à l’égard deſquels on a pu faire un pareil examen, doivent être conſidérées comme des propriétés communes à tous les corps.

L’augmentation & la diminution dont il eſt queſtion dans cette ſeconde règle, ainſi que le remarque fort judicieusement Graveſande, ſe rapporte aux propriétés mêmes, & non point à leur effet. Le mouvement eſt, à la vérité, augmenté ou diminué, mais c’eſt l’effet de la mobilité, laquelle ne ſouffre ni augmentation ni diminution.

Auſſi