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BAI BAL
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ſamment les fluides, pénétrera plus énergiquement les ſolides, & pourra même cauſer un gonflement comme la ventouſe, & une ſenſation de brûlure, ſi la vapeur étoit celle de l’eau bouillante, ou même à 60 degrés du thermomètre de Réaumur.

Bain. Le bain, en Chimie, eſt le moyen de communiquer de la chaleur à une ſubſtance, par le ſecours de quelqu’intermède, auquel le feu ſoit appliqué immédiatement ; la différence des intermèdes en produit une dans l’intenſité de la chaleur. Le bain-marie eſt celui où le vaiſſeau qui contient la ſubſtance ſur laquelle on ſe propoſe d’opérer, eſt plongé dans un vaſe plein d’eau mis ſur le feu. (C’eſt par corruption qu’on a nommé ce moyen bain-marie ; on devroit dire plutôt bain de mer.) Ainſi, on dit diſtiller au bain-marie, lorſque le vaiſſeau diſtillatoire eſt placé dans un vaſe dont l’eau eſt échauffée par degrés. On peut ſubſtituer à l’eau ordinaire, de l’eau ſalée, de l’huile, du mercure, &c. & la chaleur communiquée ſera plus forte.

Le bain de ſable, celui de cendre, ne diffèrent du bain-marie que parce que du ſable ou des cendres ſont contenus dans le vaſe où on plonge la cucurbite, c’eſt-à-dire, le vaiſſeau qui contient les ſubſtances qu’on veut analyſer.

Le bain de vapeurs eſt celui dans lequel le vaiſſeau diſtillatoire n’eſt pas plongé dans l’eau, comme dans le bain-marie, mais eſt au-deſſus de cette eau placée ſur le feu, & en reçoit continuellement la vapeur qui s’en exhale ; la chaleur qui eſt communiquée par ce procédé eſt moindre que celle du bain-marie de l’eau bouillante, lorſque le vaſe qui contient l’eau eſt ouvert ; mais s’il étoit fermé exactement, la vapeur recevroit une chaleur bien plus conſidérable, comme dans le digesteur de Papin. (Voyez encore Eau réduite en vapeur.

BAL


BALAIS. Rubis balais. C’eſt une pierre précieuſe d’une couleur de rouge-orangé ; c’eſt conſéquemment une eſpèce de rubis. Ce nom paroît venir du royaume où on la trouve, & qui eſt ſitué entre le Pégu & le Bengale. Voyez Pierres précieuses.

BALANCE. La balance eſt un inſtrument qui ſert à meſurer le poids des corps. Pour s’en former une idée préciſe, il faut conſidérer la balance comme un levier du premier genre. Le levier doit être conſidéré comme une ligne inflexible & ſans peſanteur, appuyée ſur un point fixe, nommé point d’appui, autour duquel elle peut ſe mouvoir ; c’eſt ſans contredit la principale des machines de la mécanique, c’eſt-à-dire, le principal inſtrument propre à aider les forces de l’homme. Il y a trois eſpèces de levier, le levier du premier genre, celui du ſecond, & celui du troiſième. Le levier du premier genre eſt un levier dont le point d’appui eſt placé entre Ia réſiſtance ou fardeau qu’on veut mouvoir, & la puiſſance qui doit agir. V. Levier pour les autres genres. Or la balance eſt un levier du premier genre, puiſque le point d’appui eſt entre la puiſſance & la réſiſtance. On en ſera convaincu en conſidérant attentivement une balance.

La balance eſt compoſée d’un fléau Α B (figure 74), dans lequel on diſtingue deux bras C Α, C B, d’une axe E, d’une chaſſe F E, qui ſupporte l’axe. Le point d’appui doit être conſidéré comme étant au milieu de l’axe & au milieu du fléau, en E, quoiqu’il ſoit ſoutenu par la chaſſe F E. Les baſſins C & D repréſentent l’un la réſiſtance, c’eſt celui où l’on met le fardeau, la marchandiſe dont on ſe propoſe de connoître le poids ; l’autre la puiſſance, c’eſt le baſſin dans lequel eſt placé le poids connu, avec lequel on compare le fardeau dont le poids eſt inconnu.

Dans tout levier deux poids ſont en équilibre, lorſque leurs maſſes ſont en raiſon inverſe de leurs diſtances au point d’appui, ainſi qu’il eſt démontré à l’article Levier ; mais dans le levier du premier genre à bras égaux, les diſtances au point d’appui ſont égales, les maſſes de la puiſſance & de la réſiſtance doivent donc l’être ; conſéquemment la puiſſance & le fardeau ne peuvent qu’être égaux dans la balance ordinaire dont les bras ſont ſuppoſés parfaitement ſemblables. Puiſqu’un poids eſt connu, lorſque l’équilibre aura lieu dans la balance, on connoîtra donc le poids du fardeau qu’on ſe propoſoit d’évaluer.

Pour ſimplifier ce qui regarde la balance, on peut ſuppoſer que la puiſſance & la réſiſtance ou fardeau ſont placés au point Α & au point B, quoiqu’ils ſoient réellement en C & en D, parce que leur effort s’exerce ſur ces points, & que les directions de la puiſſance & de la réſiſtance ſont toujours parallèles entre elles, ces directions étant celles de la peſanteur. Ces directions font chacune une angle droit avec le fléau, lorſque celui-ci eſt horiſontal ; l’angle D B Α eſt droit ou de 90 degrés, comme l’angle C Α B. Si le fléau eſt incliné à l’horiſon, comme dans la position a b, les directions c a, d b ſeront conſtamment parallèles entre elles, & feront avec le fléau des angles dont les ſinus ſeront égaux, pour que les efforts de la puiſſance & de la réſiſtance ſoient égaux, ou afin qu’il y ait équilibre : il faudra donc que les maſſes ſoient égales.

Tout dans la balance doit donc être parfaitement égal, la longueur, la groſſeur, & la denſité des bras, la figure des anneaux ou crochets qui ſont aux extrémités des bras du fléau ; le poids des baſſins, celui des cordons qui ſoutiennent les baſſins, &c., s’il y a la moindre différence ou inégalité, de quelque côté qu’elle vienne, la balance n’eſt