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ÂGE-AGG
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deux nombres, autant d’unités qu’il y a de mois écoulés depuis le mois de mars.

On peut perfectionner cette méthode, ſelon M. Brivard ; 1o. en ne retranchant de la ſomme des trois nombres déſignés ci-deſſus, quand elle monte au moins juſqu’à 30, en ne ſouſtraiſant que 29 au lieu de 30, pour les mois pairs de la lune ; ces mois pairs ſont février, avril, juin, août, octobre & décembre, qui ne contiennent chacun que 29 jours lunaires, & qui répondent aux nombre pairs, 2, 4, 6, 8, 10 & 12 ; tandis que janvier, mars, mai, &c., ſont impairs, correſpondant aux chiffres 1, 3, 5, &c.

2o. En prenant plus exactement le nombre qui répond à celui des mois écoulés depuis le mois de mars ; & de la manière ſuivante :

0 1 0 1 2 3
janvier, février, mars, avril, mai, juin,
4 5 7 7 9 9
juil., août, ſeptemb., octob., novemb., décemb.

Si les nombres, qui ſont au-deſſus des mois de ſeptembre & de novembre, excèdent ceux des mois d’août & d’octobre de deux unités, c’eſt que ces deux derniers mois ſont chacun de deux jours plus longs que les mois lunaires qui leur ſont correſpondans ; au contraire, les nombres marqués ſur les mois d’octobre & de décembre ſont les mêmes que ceux de ſeptembre & de novembre, parce que ces deux derniers mois ſolaires n’excèdent pas les mois lunaires qui s’y terminent. Voyez le mot Calendrier.

ÂGE DU MONDE. Cette queſtion, quoiqu’elle ne ſoit pas directement du reſſort de la phyſique, a néanmoins des rapports avec la formation du globe, & ſur-tout avec pluſieurs des phénomènes qui tiennent de près à pluſieurs objets qu’on traite en phyſique ; c’eſt pourquoi, ſans nous étendre beaucoup, nous donnerons un ſimple précis de ce qu’il n’eſt pas permis d’ignorer.

On diſtingue ſept âges du monde, ſuivant le texte grec ; on peut voir dans le dictionnaire de chronologie, les preuves du ſyſtême de M. Boivin l’aîné, qui a travaillé pendant plus de cinquante ans à débrouiller cette ancienne chronologie.

Ans
I. Âge
Depuis la création juſqu’au déluge, a duré 
 2 262
II. Âge
Depuis le déluge juſqu’aux langues. 
 738
III. Âge
Depuis les langues juſqu’à la vocation d’Abraham 
 460
IV. Âge
De là, juſqu’à l’entrée de Jacob en Égypte. 
 215
IV. Âge. 
De là, juſqu’à la ſortie d’Égypte. 
 430
V. Âge
De là, juſqu’à Saül. 
 774
VI. Âge
Depuis Saül juſqu’à Cyrus. 
 583
VII. Âge
Depuis Cyrus juſqu’à l’ère vulgaire des chrétiens. 
 538
TOTAL.

6 000

Ceux qui ſeront curieux de connoître le détail de ces âges, pourront conſulter la partie de l’Encyclopédie qui a pour objet la Chronologie.

AGENT. Ce terme, très-uſité en phyſique & en mécanique, déſigne un corps ou en général une puiſſance qui produit ou qui tend à produire quelqu’effet par ſon mouvement actuel ou par ſa tendance au mouvement. (Voyez Action, Puissance.)

AGG

AGGRÉGATION ; c’eſt l’union de parties intégrantes dont tous les corps de la nature ſont compoſés. Toutes les parties intégrantes des corps ſont ſemblables & homogènes, c’eſt-à-dire, de même nature ; les molécules intégrantes de l’eau, de l’huile, des ſels, des métaux, &c., &c. ſe reſſemblent entr’elles ; & ne diffèrent point eſſentiellement du tout dont elles font partie ; elles ſont toutes unies entr’elles, par la force de cohérence qui n’eſt autre choſe que celle de l’attraction ; ainſi unies, elles forment un aggrégat qui ne peut être détruit qu’en rompant ce tout, en le diviſant & ſéparant toutes les parties intégrantes, de telle ſorte que le même contact qui avoit lieu avant la déſunion, n’exiſtant plus, il n’y aura plus de cohérence. Voyez Parties intégrantes, Parties constituantes, Adhérence, Cohérence, Attraction.

Les propriétés d’un aggrégé peuvent être fort différentes de celles des molécules primitivo-intégrantes qui compoſent cet aggrégé ; & de plus, nous ne pouvons conclure des propriétés d’un aggrégé, que celles de ſes parties primitivo-intégrantes ſoient ſemblables. Il eſt très-poſſible, comme l’a remarqué M. Macquer, que des molécules aggrégatives très-dures, ne puiſſent former qu’un aggrégé très-mou ; que d’autres qui n’ont aucune élaſticité produiſent, par leur réunion, un corps fort-élaſtique ; que de l’union de particules aggrégatives très-denſes & très-peſantes, il ne réſulte qu’un corps rare & léger, &c., &c. En effet, toutes ces propriétés des aggrégés doivent dépendre de la figure propre de leurs parties aggrégatives, de l’étendue plus ou moins grande des points de contact que cette figure leur permet d’avoir entr’elles & de leur diſtance. Ainſi, l’air, par exemple, dans ſon état d’aggrégation, peut être élaſtique, & huit cent fois plus léger que l’eau, ſi ſes molécules primitivo-intégrantes, ſuppoſées dures & inflexibles, ne ſe touchent qu’en très-peu de points, ne forment qu’un aggrégé, rare & compreſſible. Mais ſi ces mêmes molécules ſont ſéparées entr’elles, & touchent en un plus grand nombre de points des parties intégrantes d’autres corps, elles pourront s’unir avec elles, perdre leur élaſticité & leur légèreté reſpective, & faire partie d’un corps dur & peſant. Si quelque nouvelle cauſe vient enſuite à rompre cette liaiſon, les molécules primitives de l’air ſe réuniſſant de nouveau entr’elles,