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même-temps de la boîte, de crainte que leur vertu magnétique ne diminue. Si les côtés de la boîte n’ont pas aſſez d’épaiſſeur pour y former le vide ou l’échancrure dont on vient de parler, après avoir retiré le couvercle qui entre à couliſſe porte avec lui un des petits côtés de la boîte, on fait gliſſer doucement ſur une table les lames comme elles ſont diſpoſées dans la boîte, & on les prend avec la main lorſqu’elles ſont ſorties preſqu’à moitié : après, on ôte un contact, & on ouvre comme un compas ces lames, ſoit qu’il n’y en ait que deux, soit qu’il y en ait 4, 6 ou 8. Dans ce dernier cas, quatre ſe trouvent de chaque côté de la règle de bois intermédiaire, & quatre poles-nord ſont placés du même côté que les 4 poles-ſud des autres barreaux. Nous donnerons ailleurs les figures de ces barreaux.

Ces barreaux ont une grande vertu pour communiquer la vertu magnétique à d’autres barreaux qui ne ſont point du tout aimantés : nous parlerons ailleurs des procédés mis en uſage. Par leur moyen on aimante très-fortement des aiguilles de bouſſole pour l’uſage de la navigation, par la méthode de M. Knigt.

On ſe ſert encore de petits barreaux magnétiques pour les maux de dents : ce n’eſt pas ici le lieu de parler de cette propriété.

BARRES MAGNÉTIQUES. On appelle ainſi de grandes barres de fer ou d’acier aimantées naturellement par le tonnerre ſur les clochers, ou par un long ſéjour dans la direction du méridien ; par des ſecouſſes ou des percuſſions fortes ; ou enfin par des aimants naturels ou artificiels.

BAS

BASCULE. On ſe ſert quelquefois de ce mot pour déſigner un levier de première eſpèce, c’eſt-à-dire, celui dont le point d’appui eſt entre la puiſſance & la réſiſtance. Dans une groſſe horloge, c’eſt un levier dont un bout donne ſur la roue de cheville d’une ſonnerie, & l’autre tire un fil de fer ou de cuivre, pour faire lever le marteau.

BASE. La baſe d’une figure géométrique eſt la plus baſſe partie de ſon circuit : la baſe d’une machine eſt la portion inférieure ſur laquelle repoſent & ſont aſſemblées les différentes portions qui compoſent la machine. En trigonométrie & en aſtronomie, c’eſt une diſtance conſidérable, comme de deux ou trois lieues que l’on meſure avec la plus grande exactitude entre deux clochers ou autres termes fixes pour établir les triangles qui ſervent à meſurer l’étendue d’un degré de la terre, &c. La plus célèbre baſe aſtronomique eſt celle de 5 717 toiſes, meſurées entre les centres des deux pyramides de Ville-Juive & de Juviſi, ſur le chemin de Paris à Fontainebleau.

Base distincte, en optique. [C’eſt le nom que donnent quelques auteurs à la diſtance où il faut que ſoit un plan au-delà d’un verre convexe, pour que l’image des objets reçue ſur ce plan, paroiſſe diſtincte ; de ſorte que la baſe diſtincte eſt la même choſe que ce qu’on appelle foyer : car imaginons un objet éloigné qui envoie des rayons ſur un verre convexe, ces rayons ſe réuniront à-peu-près au foyer du verre ; & ſi on veut recevoir ſur un papier l’image de cet objet, ce ſera au foyer qu’il faudra placer le papier, pour que l’image ſoit diſtincte (Voyez Foyer).

La baſe diſtincte eſt donc produite par la réunion qui ſe fait des rayons partis d’un ſeul point d’un objet, & concourant en un ſeul point de l’image ; & c’eſt pour cela que les verres concaves, qui au lieu de réunir les rayons, les écartent, ne peuvent point avoir de baſe diſtincte réelle (Voyez Verre concave)].

BAT

BATAVIQUE ; Larme batavique. C’eſt une petite maſſe de verre en fuſion qu’on laiſſe tomber dans l’eau, & qui a la ſingulière propriété de réſiſter aux coups de marteau frappés ſur ſa partie maſſive & arrondie, & de ſe réduire en poudre impalpable, lorſqu’on briſe ſa queue (Voyez Larme batavique).

BATEAU. Par le mot de bateau ou de barque, on entend ces eſpèces de petits bâtimens ou vaiſſeaux qui ſervent à transporter sur les rivières ou même le long des côtes de la mer divers fardeaux. Un bois qui flotte, quoique ſurchargé d’un poids, donna la première idée d’un bateau ; bientôt on réunit pluſieurs bois ou planches par des liens, & on eut le radeau : enſuite on borda les radeaux de claies faites d’oſier. Telles étoient les barques d’Ulyſſe, & celle des habitans de la grande Bretagne, au temps de Céſar : ils ont, dit-il, des carènes de bois léger, le reſte eſt de claie d’oſier, couvertes de cuir ; elles étoient couſues, c’eſt le cymba futilis de Virgile. Les égyptiens ont fait des bateaux avec les feuilles & l’écorce de l’arbre nommé par eux papyrus ; pour cet effet on les couſoit enſemble & on les poiſſoit. Les éthiopiens, selon Pline, avoient des bateaux qui pouvoient être pliés ; ils les portoient ſur leurs épaules juſqu’au bas des cataractes du Nil, pour les remettre ſur le fleuve, & s’embarquer enſuite de nouveau. Schoeffer penſe que c’étoient des peaux tendues par des bois circulaires. Les ſauvages d’Amérique creuſent des arbres en forme de bateau ; ils ſont capables de contenir près de 40 hommes, & font même des voyages de plus de 80 lieues, ainſi que l’atteſtent le capitaine Cook, & les autres navigateurs qui ont fait le tour du monde. Les ſauvages du Canada conſtruiſent leurs barques avec l’écorce du bouleau, qu’ils couſent. Les groenlandois fabriquent leurs barques & bateaux avec des peaux de poiſſon