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Afin que l’air ne puiſſe rentrer dans le récipient par la jonction de la boîte à cuir avec la virole du récipient, à l’endroit où est la vis u, on met une rondelle de cuir gras, préparé comme ceux qui ſont dans la boîte. Toutes les vis étant faites avec ſoin, l’air ne peut s’inſinuer dans le récipient. Pour conſerver les cuirs gras, on a ſoin de les humecter quelquefois avec de l’huile.

En traitant des expériences qu’on fait avec la machine pneumatique, nous détaillerons les appareils particuliers, qu’on viſſe à l’extrémité inférieure de la tige de la boîte à cuir, & les expériences qui en ſont la ſuite.

BOÎTE CATOPTRIQUE (Voyez Caisse catoptrique).

BOLIDE. C’eſt le nom que l’on donne quelquefois à cette eſpèce de météore ignée, plus connu ſous le nom de globe de feu (Voyez Météore ignée, Globe de feu).

BOÎTES qui s’échauffent ſans feu. On a donné ce nom à des eſpèces de boîtes dont on a beaucoup parlé, il y a quelque temps ; elles ſont d’étain, de fer-blanc, de terre, ou d’autres matières de ce genre. Cette eſpèce d’invention a occasionné une diſcuſſion publique, qui paroît maintenant terminée.

Dom Rozet, de l’ordre de Cîteaux, à l’abbaye de Boutencourt, à qui il paroît qu’on en doit la première connoiſſance, a décrit dans une lettre la conſtruction de ces boîtes, & la quantité de matière qu’il faut pour les échauffer.

« 1o. Si l’on met de la chaux & de l’eau dans une bouteille de terre bien-bouchée, dans quelques minutes elle éclatera avec une détonation incroyable. Pour ſe mettre à l’abri des ſuites fâcheuſes qui pourroient en réſulter, il faut que la bouteille ait un petit goulot qu’on laiſſe ouvert, afin de faciliter une iſſue à la fumée ; lorſqu’il n’en ſortira plus, on le fermera avec un petit morceau de bois pour concentrer la chaleur ; il faut auſſi adapter à ces bouteilles une vis comme celle d’une bouteille à tabac, par où l’on introduira la matière ».

« 2o. Si l’on met de la chaux & de l’eau dans une bouteille d’étain, au bout de deux minutes, l’air qui ſort de la chaux avec vivacité, fera des efforts terribles pour s’échapper, & ne trouvant point d’iſſue, il fera perdre à la boîte la forme qu’on lui aura donnée, ou bien il s’ouvrira un paſſage à l’endroit où la ſoudure ſera plus foible ; mais il n’y a aucun accident à craindre ni pour le feu, ni pour ſoi-même, attendu que les parties de l’étain étant intimément liées entre elles, ne peuvent pas faire exploſion comme la terre. Cependant, pour n’être pas obligé de reconſtruire à chaque inſtant de nouvelles boîtes, qui ne laiſſent pas que d’être diſpendieuſes, voici la manière de les faire. On leur donnera la forme & la grandeur que l’on jugera à propos suivant l’uſage auquel on les deſtine ; mais dans tous les cas, il faut, premièrement, y pratiquer une vis de deux pouces & demi environ de diamètre, par laquelle on introduira la matière ; ſecondement, il faut y adapter une ſoupape en cuivre de ſix lignes de diamètre, qui fermera bien hermétiquement au moyen d’un reſſort très-foible, ſemblable à celui de la clef d’une flûte traverſière, & qui s’ouvrira en dehors, ayant attention que la charnière ſoit tournée de côté, & à trois pouces de la vis dont il a été parlé, afin de ne pas ſe brûler les doigts ».

« Voici l’effet de cette ſoupape. Lorſqu’il y aura trop d’air dans la boîte, il en preſſera les parties de toutes parts afin de s’échapper ; & comme la ſoupape ſera la partie qui oppoſera le moins de réſiſtance, elle s’élevera d’elle-même pour laiſſer ſortir l’excédent, & auſſi-tôt elle ſe refermera au moyen d’un reſſort ; ſi un inſtant après, il y a encore trop d’air, elle s’élevera de nouveau, & ſe fermera de même, toujours ſucceſſivement. On peut obtenir le même effet (& cela ſeroit moins diſpendieux) en ajoutant à la boîte un petit tuyau d’un demi-pouce de long & d’une ligne de diamètre intérieur à ſon orifice ; on le laiſſe débouché tant que l’on voit ſortir la fumée, après quoi on le ferme avec une petite cheville ; mais cela ne vaut pas une ſoupape bien faite, parce qu’on peut laiſſer ſortir trop de chaleur, au lieu qu’avec celle-ci, il n’y a jamais que l’excédent qui s’échappe ».

« Il faut pour échauffer ces boîtes un quart de chaux en pierre & un quart d’eau par pinte ; conſéquemment dans une boîte qui contiendra quatre pintes, on mettra une livre de chaux & une livre d’eau : l’on peut même, ſi l’on veut, diminuer la quantité d’eau, cela produira le même effet ; ſi on augmentoit la quantité de chaux, on obtiendroit une plus grande chaleur. Il faut commencer par introduire la chaux, enſuite verſer l’eau & auſſi-tôt fermer la boîte ; il eſt aiſé de concevoir que plus on lui donnera d’épaiſſeur, plus elle conſervera long-temps ſa chaleur ; mais trois lignes ſont ſuffiſantes ; je ne me ſuis jamais apperçu que la fumée qui en ſort fut nuiſible à la ſanté ; cependant ſi quelqu’un la redoutoit, comme cela ne dure que trois à quatre minutes, il pourroit mettre la boîte pendant cet intervalle hors de son appartement, & la rentrer auſſi-tôt aprés ».

M. Carette Sohier, maître en pharmacie à Lille, donne ainſi la conſtruction de ſa boîte & la manière d’en faire uſage ; elle eſt en fer-blanc : en étain elle ſeroit de plus de durée ; à l’extérieur elle a la forme d’une colonne tronquée ; le cylin-