Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/659

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

enſuite pourvu, le 31 octobre 1721, d’une chaire dans l’univerſité d’Oxford, & devint par-là le collègue du célèbre Halley.

Libre alors de ſe livrer tout entier à son goût pour l’aſtronomie, rien n’interrompit plus le cours de ſes obſervations, & dès 1727, il fut en état d’en faire recueillir le fruit aux aſtronomes par la theorie de l’aberration des étoiles qu’il publia ; théorie, dit M. de Fouchi, digne d’être miſe au rang des plus belles, des plus utiles & des plus ingénieuſes découvertes de l’aſtronomie moderne (Voyez Aberration).

Trois ans après cette époque ſi glorieuſe à M. Bradley, la place de lecteur en aſtronomie & en phyſique au muſœum d’Oxford étant venue à vaquer, elle lui fut donnée. Les obſervations multipliées qu’il faiſoit dans le ciel, lui découvrirent bientôt que l’inclinaiſon de l’axe de la terre ſur le plan de l’écliptique n’étoit pas conſtante, mais qu’elle éprouvoit un balancement de quelques ſecondes, dont la période étoit de neuf années : c’eſt ce balancement qu’il nomma nutation de l’axe terrestre. Il en fit part au public en 1737, ſe trouvant avoir donné en moins de dix années deux des plus belles découvertes de l’aſtronomie moderne.

Après la mort de Halley, M. Bradley lui ſuccéda dans la place d’obſervateur & de garde de l’obſervatoire royale de Greenwich. C’eſt là qu’il fut dans ſon véritable élément, & il ſe livra avec une aſſiduité infatigable aux obſervations ; il employa une ſomme de mille livres ſterling ou d’environ vingt-deux mille cinq cent livres de notre monnoie à réparer les anciens inſtrumens, & à en faire conſtruire de nouveaux ; il profita des talens & des lumières de MM. Graham & Bird, pour cette exécution, & l’obſervatoire ſe trouva meublé de la plus complette collection d’excellens instrumens que l’aſtronome le plus jaloux de la perfection de ſes opérations pût déſirer. Auſſi M. Bradley, muni de ce ſecours, redoubla-t-il l’aſſiduité de ſes obſervations, & il s’en eſt trouvé une quantité preſqu’incroyable à ſa mort, qui arriva le 13 juillet 1762.

BRAS DE BALANCE. On donne ce nom aux deux moitiés du fléau d’une balance ; ainſi, chaque bras d’une balance eſt compris entre le centre & le point auquel on ſuſpend une puiſſance. Ces bras ſont égaux dans une balance ordinaire, & inégaux dans une romaine (Voyez Balance).

Bras de levier. C’eſt une partie du levier, compriſe entre le point d’appui & le point où une des puiſſances eſt appliquée, ſavoir la puiſſance proprement dite ou la réſiſtance. Les bras d’un levier peuvent être égaux ou inégaux ; ils peuvent être à droite & à gauche du point d’appui, comme dans le levier du premier genre, ou du même côté, ainſi que dans le levier du ſecond & du troiſième genre ; ils peuvent être droits ou courbés : dans ce dernier cas, leur longueur n’eſt que la diſtance du point d’appui au point où une des puiſſances exerce réellement ſon activité. Mais dans tous ces cas, plus le levier eſt long, plus la force auquel il eſt appliqué a de force & d’énergie ; car la force ici eſt la quantité de mouvement (Voyez Mouvement, quantité de mouvement) : or, celle-ci eſt le produit de la maſſe par la vîteſſe, ou par la diſtance au point d’appui, puiſque la maſſe eſt toujours ſuppoſée la même à divers degrés d’éloignement du point d’appui ; le temps eſt encore le même par l’hypothèſe, & qu’enfin la vîteſſe, dans ce cas, doit être comme les eſpaces parcourus, c’eſt-à-dire, les arcs décrits, & ceux-ci comme les rayons, ou diſtances du point d’appui qui ne diffèrent par des bras du levier.

BRASILLER. On ſait que la mer, principalement dans quelques parages, eſt lumineuſe pendant la nuit ; lorſqu’elle eſt agitée elle fait paroître des feux & de petites étincelles. On apperçoit ſur-tout cette lumière le long des côtés des vaiſſeaux qui cinglent en pleine mer. Nous parlerons avec toute l’étendue néceſſaire des phénomènes & des cauſes de cette ſcintillation de la mer à l’article Mer, mer lumineuſe. Ainſi on dit donc quelquefois que la mer braſille, c’eſt-à-dire, ſcintille, jette des étincelles, paroît lumineuſe.

BRASSE. Comme ce terme de marine eſt en uſage dans les ouvrages de phyſique, lorſqu’il s’agit, par exemple, de plonger un corps dans la mer, d’en tirer l’eau, &c. à une certaine profondeur, il eſt à propos d’en donner une évaluation. La grande braſſe en uſage ſur les vaiſſeaux de guerre eſt de ſix pieds ; la moyenne ſur les vaiſſeaux marchands eſt de cinq pieds & demi ; la petite ſur les barques n’a que cinq pieds. Tous les cordages ſe meſurent par braſſes. Les cables des plus grands vaiſſeaux ont 120 braſſes ou 720 pieds.

BRI


BRILLANT. C’eſt parmi les diamantaires, un diamant taillé deſſus & deſſous. Le brillant vu par ſa table eſt compoſé de quatre biſeaux qui formeroient un quarré, ſans les coins qui l’arrondiſſent.

Le brillant métallique eſt un éclat propre aux ſubſtances métalliques ; il dépend principalement d’une opacité naturelle qui eſt plus grande dans ces matières que dans la plupart des autres, d’une denſité conſidérable, d’un poli dans les ſurfaces ; d’où il réſulte qu’une grande quantité de rayons ſont réfléchis vers l’œil. On ſait encore que le brillant métallique ſe retrouve dans les métaux