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AIM
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très-fins recroiſés à ſon foyer ; il faut tourner cette lunette qui ſert à obſerver le trait de l’aiguille en i, de manière que ce trait ſe peigne au foyer de la lunette, ſuivant l’alignement d’un des fils. L’on fait ſuivre au curſeur les mouvemens de l’aiguille, au moyen d’une vis & d’une rainure taillée en biſeau ſur les côtés intérieurs du châſſis, dans laquelle rainure le curſeur gliſſe.

La grande ſenſibilité de l’aiguille ainſi ſuſpendue, rendroit toute obſervation impratiquable, ſi cette aiguille étoit découverte & expoſée à tous les mouvemens de l’air. Pour cet effet, on couvre la bouſſole d’une boîte, ainſi qu’on le voit dans la figure 389. Cette boîte eſt entièrement ouverte par ſon fond ; ſon couvercle eſt ouvert dans la partie b d, pour y placer une glace 1 2 3 4 à travers laquelle l’on doit obſerver l’aiguille.

Bouſſole propre à déterminer le méridien magnétique. Cette bouſſole eſt conſtruite d’après les mêmes principes que celle qu’on vient de décrire ; mais ſon aiguille, qui a dix-huit pouces de longueur, eſt de la même largeur & de la même épaiſſeur dans toute cette longueur. On la ſuſpend par ſon milieu, comme on le voit dans la fig. 390 ; il faut qu’elle ſoit parfaitement dreſſée & ſuſpendue par ſon champ bien verticalement, par le milieu de ſon épaiſſeur, l’on tire un trait d’une extrémité à l’autre, & l’on obſerve les deux extrémités de ce trait, au moyen de deux micromètres.

Comme cette aiguille eſt par-tout d’une épaiſſeur égale & très-petite, comme on la ſuppoſe bien dreſſée, qu’elle eſt ſuſpendue de champ, le plan qui partage ſon épaiſſeur, vu verticalement par la ligne tracée ſur ſon champ, ſera à très-peu-près dans le méridien magnétique. Ainſi les deux foyers des microſcopes ſe trouveront après l’obſervation, dans cette ligne méridienne ; ainſi, en tendant un fil d’argent ſous ces deux foyers, après avoir ôté l’aiguille, & prolongeant ce fil d’argent juſqu’à une ligne méridienne tracée dans le lieu de l’obſervation, il ſera facile de déterminer l’angle que formera le fil d’argent prolongé avec cette méridienne ; &, par conſéquent, il ſera facile d’avoir l’angle du méridien avec le méridien magnétique.

Comme, dans la pratique, il eſt aſſez difficile de ſe procurer une lame d’acier peu épaiſſe, qui ſoit parfaitement dreſſée, l’on peut ſe ſervir d’une aiguille, figure 391, ſuſpendue horiſontalement dans une eſpèce de boîte A. Aux deux extrémités de la lame, ſont ſoudés deux petits anneaux n s d’argent ou de cuivre ; l’on tend un fil de ſoie ou d’argent très-fin de n en s, dont on obſerve la direction, au moyen des deux micromètres, avant & après avoir retourné l’aiguille. La moitié de la différence des deux directions obſervées, détermine le méridien magnétique. Mém. de l’académie des ſciences. 1785.

Nous ferons mention, au mot Déclinaison de l’aimant, des tentatives qu’on a faites pour détruire dans les aiguilles aimantées, la déclinaiſon à laquelle elles ſont ſujettes.

Variation de l’aimant, cinquième propriété magnétique. L’aiguille aimantée a une direction perpétuellement variable ; ſa déclinaiſon n’eſt jamais conſtante, non-ſeulement dans la même année ou dans le même mois, mais encore dans le même jour. C’eſt ce qui a donné occaſion de multiplier les obſervations, & de conſtruire des inſtrumens plus parfaits que ceux qui ſont employés communément. Par ces moyens on eſt venu à bout de découvrir trois ſortes de périodes, ou de variations régulières de l’aimant, la variation annuelle, la variation menſtruelle & la variation diurne.

La variation annuelle, priſe ſous un certain rapport, ne diffère pas de la déclinaiſon magnétique dont nous avons parlé ; & une aiguille de variation, deſtinée à obſerver la variation annuelle, eſt la même choſe que celle que nous avons nommée aiguille de déclinaiſon.

Mais l’aiguille aimantée éprouve encore une variation annuelle, qui va en augmentant depuis novembre juſqu’en mars, & diminue enſuite graduellement juſqu’en ſeptembre ; & c’eſt celle-ci à qui on doit donner préciſément le nom de variation annuelle, la ſuite de ces augmentations & diminutions progreſſives formant une période régulière. Comme chacune de ces variations particulières eſt très-petite, il faut, pour les obſerver, employer des aiguilles bien ſenſibles, comme celles dont on ſe ſert pour connoître les variations diurnes.

Variation menſtruelle de l’aiguille aimantée. Indépendamment de la déclinaiſon annuelle de l’aimant & de l’aiguille aimantée, il y a une période menſtruelle bien marquée qu’on obſerve chaque mois.

La période menſtruelle de l’aiguille aimantée commence en octobre, ou vers l’équinoxe d’automne ; l’augmentation de déclinaiſon ſe fait d’abord lentement ; elle commence à devenir plus conſidérable en janvier ; elle eſt dans toute ſa force en février & en mars ; elle ſe ralentit un peu en avril & mai ; elle eſt foible en juin, un peu plus forte en juillet, pour s’affoiblir encore en août, où elle devient entièrement décroiſſante, & c’eſt en ſeptembre que cette diminution de déclinaiſon eſt la plus grande, comme la plus grande augmentation avoit eu lieu ſix mois, immédiatement après la plus grande diminution de déclinaiſon d’avril à juin ; pour faire ces ſortes d’obſervations, il faut avoir recours à l’aiguille de variation diurne.

Variation diurne de l’aimant. Outre la variation annuelle & menſtruelle de l’aimant, il y en a encore une qui eſt diurne, & dont la période eſt