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CHA CHA


l’un chasse les souris, ou les rats dans la vacherie ; un autre dans l’écurie, un autre dans la bergerie. Les plus familiers fréquentent les granges où ils se font aimer des batteurs. Si un Chat se présente dans l’empire d’un autre, ils se battent, se querellent, jusqu’à ce que l’un des deux cède la place.

Une attention qu’il me semble qu’on devroit avoir pour eux, ce seroit de leur mettre, dans différens endroits, des vases remplis d’eau, qu’on changerait de tems-en-tems. Cet animal est sujet à devenir enragé, quoique plus rarement que le chien. On ne sait pas s’il contracte spontanément la rage, ou seulement par contagion. Dans cette incertitude, on doit avoir soin que, lors de grandes chaleurs, ou de gelée, les Chats puissent trouver de l’eau pour boire.

Quoique le Chat soit, pour ainsi dire, formé pour la destruction des rats, des souris & des mulots, il aime beaucoup le gibier & les oiseaux. Ce goût l’entraîne souvent loin des fermes dans la campagne, & sur-tout dans les bois. Dès qu’il s’y livre, il devient nul pour son maître. Il ne revient chez lui qu’aux heures où l’on donne à manger aux autres. Dans ce cas, il faut le tuer, pour ne pas nourrir un serviteur inutile, dont l’exemple peut débaucher ses compagnons. On doit cependant s’assurer, si ses excursions, dans la campagne, n’ont pas pour objet la chasse aux mulots. Car, j’ai vu des Chats s’écarter & rendre de très-grands services, en détruisant un nombre considérable de mulots. Il seroit fâcheux alors de se défaire d’un Chat aussi utile.

Ce font les plus hardis qui s’écartent de la ferme, & ordinairement les mâles qu’on fixe en les coupant. Il seroit à désirer qu’il s’établît des Chats de campagne, comme il s’établit des Chats domestiques.

Il est nécessaire que les chattes élèvent leurs petits dans les endroits où elles les mettent bas. C’est ordinairement dans les greniers à paille, où à foin, ou dans les granges. On ne doit pas les rapprocher de la maison, parce qu’élevés loin des hommes, ils conserveront plus long-tems le caractère sauvage qu’on a intérêt de leur laisser. Seulement, il faut donner un peu plus de nourriture aux mères dès qu’on s’appercevra à la longueur de leurs tétines, quelles allaitent.

Les Chats, outre la rage, sont sujets à plusieurs maladies, & particulièrement à la gale, qui les rend hideux, en leur enlevant tout le poil & couvrant leur corps de pustules. Ils sont alors tristes, languissans, incapables de remplir leurs fonctions. Pour les guérir de cette maladie, on met ordinairement du soufre dans leur boisson. Je n’assure pas que ce remède soit infaillible, parce que je n’ai aucune expérience en sa faveur. Mais j’engage les personnes, pour lesquelles la guérison d’un animal utile est quelque chose, à chercher les moyens de remédier à la gale des Chats.

Quand les Chats ne gagnent pas des maladies contagieuses, ils vivent dans les fermes jusqu’à quatorze & quinze ans, & même au-delà. (M. l’Abbé TESSIER.)

CHAT, DOS de CHAT. Courber une branche en dos de Chat, c’est baisser son extrémité de manière que le reste de sa longueur décrive une courbe. C’est un défaut qu’on doit éviter autant que possible ; il n’est qu’un cas où on peut l’employer, c’est lorsqu’il est nécessaire de remplir un vuide dans un espalier qu’on veut rétablir ; DIÇT. de LÉGER. (M. REYNIER.)

CHAT, (langue de) On donne ce nom aux feuilles du Rubia tinSorum à cause de leur aspérité assez semblable à celle de la Langue du Chat. V. GARANCE des TEINTURIERS. (M. THOUIN.)

CHATAIGNE. Fruit du châtaigner. Voyez ses usages économiques au Dict. des Arbres & Arbustes.

CHATAIGNE D’EAU. Nom vulgaire du Traja natans L. Voyez MACRE.

CHATAIGNE de terre. On donne ce nom aux tubercules du Lathyrus tuberofus L. Voyez GESSE TUBÉREUSE. (M. REYNIER.)

CHATAIGNE. On appelle ainsi une corne, molle & spongieuse, dénuée de poils, qui se trouve placée dans les extrémités antérieures du cheval, au-dessus de l’articulation du genou & dans les extrémités postérieures, au-dessous de l’articulation du jarret. On conseille de la couper, plutôt que de l’arracher. Voyez Diction. de Médecine. (M. l’Abbé TESSIER.)

CHATAIGNER. Variété du pommier dont on faisoit peu de cas, il y a quelques années, & dont le goût s’est infiniment répandu depuis. C’est une pomme de moyenne grosseur d’une chair cassante, pleine d’eau ; sa peau est variée de taches rouges sur un fond jaune pâle. Voyez POMMIER dans le Dictionnaire des Arbres & Arbustes, (M. REYNIER.)

CHATAIGNE DE CHEVAL. On appelle ainsi les fruits de KHsculus hippocastanum. L. Voyez MARONIER d’iNDE. (M THOUIN.)

CHATAIGNE DE MER. Nom que l’on donne dans les Antilles aux semences du Minosa scandens. L. parce que la liane qui les produit, croissant dans le voisinage des fleuves, ses gousses, en s’ouvrant, laissent tomber à terre ses grosses semences qui, étant transportées dans la mer, y surnagent & sont chassées sur les côtes. Leur couleur, plutôt que leur forme, ressemble un peu à la Châtaigne. Voyez ACACIE à GRANDES GOUSSES,(M. THOUIN)

CHATAIGNERAIE. Terrein planté en Châtaigniers. Voyez le Dictionnaire des Arbres & Arbustes, (M. THOUIN.)

CHATAIGNER, genre composé de trois espèces d’arbres de pleine terre, dont pour cette