courant, & nagent ensuite avalant avec plus de vîtesse que le courant; ils ramenent les deux extrémités de leur filet aux affiches a & c; le filet mobile qui pendant toute la marche étoit convexe du côté d'amont, comme on le voit en p q, parce que la vîtesse des bateaux qui le tiroient étoit plus grande que celle du courant, change alors de figure & devient convexe du sens opposé, puisque le courant continuant d'agir sur son milieu, continue à le faire descendre pour le faire appliquer au filet sédentaire: tout le poisson qui s'est trouvé dans le chemin du filet mobile est ainsi forcé de se jetter dans le sac du filet sédentaire.
Bas de la Planche.
Il représente le plan de la même pêche. A, C, les affiches auxquelles le filet est attaché. A G H, C E F, les aîles du filet sédentaire. G E F H, l'ouverture du sac. X, le fond du sac. C E G A, la corde du liége. C F H A, la corde du plomb. C Z A, le filet mobile plissé & près de s'appliquer au moyen de la force du courant au filet sédentaire pour fermer l'ouverture du sac dans lequel le poisson est entré.
Le filet mobile P Q est tiré avalant par les deux bateaux L l, O o, ainsi que le fait connoître la fleche placée entre les deux filets; elle sert à indiquer la direction du courant les lignes ponctuées depuis les bateaux jusqu'aux affiches A & C, font connoître la marche des mêmes bateaux, qui sont arrêtés aux affiches par le touret auquel la corde P du liége est fixée; la corde du plomb l Q o reste un peu à l'arriere ou amont pendant la marche du filet.
PLANCHE XXXIV.
Gord, sorte de filet sédentaire établi à l'aval de l'arche d'un pont sur une eau courante; tel est celui établi à Paris au pont Notre-Dame; c'est celui que la vignette représente, ou ceux établis à Saint-Cloud, qui ne different de celui-ci qu'en ce qu'ils sont plus petits, les arches de ce pont ayant moins d'ouverture.
Le filet que l'on nomme aussi guido, est une grande chausse ou entonnoir dont l'ouverture g h k i, est un quarré, dont la longueur g h est égale à la largeur de l'arche, & la hauteur h k de quinze ou dix-huit piés. Sa longueur jusqu'à la nasse N qui la termine est de douze à quatorze toises; il est représenté tendu dans la vignette, & en état de prendre le poisson.
Le filet est arrêté au pont par deux pieux, le long desquels les boucles qui terminent les quatre angles du quarré de son ouverture peuvent monter & descendre; les boucles g & h sont à fleur d'eau ou peu élevées au-dessus, les boucles de fond i & k sont arrêtées à une espece de palonier qui embrasse le pieu du côté opposé au filet, on enfonce ces morceaux de bois, & par conséquent la partie du filet qui y est attachée au moyen de deux longs bâtons dont ils sont emmanchés, & que par cette raison on a nommés ensonçoirs.
Au-dessus des pieux dont on a parlé sont construits des cabinets a & b, dans chacun desquels il y a un treuil qui, au moyen d'une corde, sert à relever l'enfonçoir au-dessus duquel il répond; sur le milieu de l'arche est une galerie à laquelle les cabinets communiquent par des escaliers; cette galerie contient trois treuils p q r, les deux des extrémités reçoivent les cordes p s, r t; ils servent avec les deux treuils des cabinets, à relever le bas de l'ouverture du filet, & à rapprocher la corde du fond i s t k de la corde g h du dessus; le troisieme treuil q sert, au moyen de la corde q o, que l'on attache à l'extrémité du filet du côté de la nasse, à relever le filet hors de l'eau, pour le faire sécher au-devant du vuide de l'arche, après toutefois en avoir détaché la nasse N n qui est reçue dans le bateau ou la barque du pêcheur.
Bas de la Planche.
Fig. 2. Elévation géométrale du même filet tendu vu du côté d'aval. A C, B D, les deux pieux qui servent de guide aux boucles du filet & aux enfonçoirs, ces pieux en cachent d'autres qui sont semblables; celui de derriere est relié à celui de devant par des moises & le chapeau qui les assemble; c'est sur les chapeaux que sont construits les cabinets dans lesquels sont les treuils E & F, qui servent à relever les enfonçoirs. G H, corde du dessus du filet. G I, H K, côtés ou aîles du filet. I S T K, corde de fond du filet. N n, la nasse. I L, K M, les enfonçoirs. P & R, treuils dans la galerie pour relever au moyen des cordes P S, R T, le fond du filet, en même tems que les deux treuils E & F relevent les enfonçoirs. Q O, corde du treuil du milieu pour relever entierement le filet par la partie qui joint la nasse N.
PLANCHE XXXV.
Suite de la précédente, contenant le plan du gord & les développemens nécessaires de la nasse & des enfonçoirs.
Fig. 3. Plan du filet & d'une partie des deux piles de l'arche, à l'aval de laquelle il est placé, ainsi que la fleche le fait connoître.
A & B, partie du plan des deux piles. C & D. plan des deux pieux qui servent de guide aux enfonçoirs; on voit par ce plan comment les palonniers dont on a parlé embrassent le pieu du côté d'amont. c & d, plan des deux autres pieux qui, avec ceux cotés C & D, soutiennent les cabinets. C D f e, le filet étendu, & auquel est adaptée la nasse e N f.
4. Enfonçoir vu du côté d'aval ou du côté de sa concavité, qui s'applique au pieu qui lui sert de guide. A B, le palonnier. C L, le manche ou enfonçoir proprement dit; il est traversé de plusieurs chevilles ou échelons pour pouvoir le faire descendre en montant dessus: la partie supérieure est liée par la corde qui va au treuil d'un des cabinets; on a fracturé le manche, parce que sa longueur n'auroit pas pu tenir dans la Planche. Cette figure ainsi que les suivantes, est dessinée sur une échelle double. A D B, corde à laquelle en D est attachée la boucle inférieure du filet.
5. Second palonnier vu du côte d'amont ou du côté convexe. b & a, crochers du palonnier. K M, manche.
6. Nasse en perspective dessinée sur une échelle quadruple. F, ouverture de la nasse qui se raccorde intérieurement avec l'extrémité du filet. N, petit bout de la nasse par lequel on fait sortir le poisson qui y est pris; on ferme cette ouverture avec un tampon ou un morceau de filet. n, seconde nasse ou réduit de la grande nasse.
7. Coupe de la nasse & du réduit par le milieu de sa longueur.
