Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/16

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de nids & de pommes, en groſſeur auſſi ſelon la place : mais on ſent bien, que ſi cette place n’alloit de côté & d’autre qu’à environ trois pouces, elles ne ſauroient en produire à beaucoup près autant, que s’il y en a dix, huit, ou ſeulement ſix, tout ſera à proportion.

Pour l’engrais. Il faut encore diſtinguer le terrain ſabloneux, & le graveleux, [pourvu que celui-ci ne ſoit ſi ſerré & compacte, qu’il forme une eſpéce de rocaille, ce qui opereroit le contraire, & ſeroit le plus mauvais] convient préciſément à cauſe de cette pénétrabilité ; ſans engrais il produira, mais très peu ; toujours on y pourra recueillir des pommes de terre, lorſque rien d’autre choſe n’y réuſſiroit ; mais ſi on en veut tirer bon parti, il y faut de l’engrais, du plus au moins, ſelon le terroir. C’eſt le même cas que celui de l’eſparcette, qui réuſſit mieux que toute autre plante dans un tel terroir, & infiniment mieux lorſqu’on y employe le fumier ou la marne.

On doit auſſi, en extirpant, faire des monceaux des racines &c. les couvrir de mottes de terre, y mettre le feu, en répandre les cendres ; l’engrais eſt des plus excellent ; mais en faiſant trop ſouvent uſage de cette méthode à la même place, on effrite le terrain entierement.

De même auſſi la trop grande quantité d’engrais eſt nuiſible ; ceux qui en ont fait l’experience, ont trouve, que la quantité, qualité & groſſeur étoient moindres qu’avec un engrais médiocre ; la proportion doit ſe conformer à la qualité plus ou moins fertile du ſol.