Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/38

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ſelon la ſaiſon de chaque climat ; l’été produit les fleurs, les fruits & les graines, qui meuriſſent, & tombent en automne ; par-là elles ſe propagent, c’eſt ainſi que la nature fait ſa ſemaille avant l’hyver. Nous en avons grand nombre que nous ſemons au printemps, parce que venant originairement de climats plus temperés, nous n’oſons les expoſer à la rigueur de nos hyvers ; nous avons tâché d’en changer la nature, & nous y avons réuſſi : je le repéte, au moyen de la graine, celle-ci commence peu à peu à s’accoutumer à cette éducation, ſi j’oſe parler ainſi ; les pommes de terre tirent leur origine de l’Amerique, & les pays ſitués à environ trente-ſix degrés paroiſſent être leur patrie ; du trente-ſixieme au quarante-cinquieme, il y a cent-huitante lieues de diſtance ; il y en a environ trois cents de plus qu’au dernier pays, où la culture en eſt le plus fort en vogue, en Suéde. On ne doit donc pas être ſurpris ſi ces fruits ne peuvent s’accoutumer au froid entierement, quoique ceux reſtés en terre, germent & ſe propagent de nouveau. Il y donc plus que de l’apparence, que les graines s’endurciront peu à peu, au point, que leurs fruits prendront la même nature & pourront être plantés en automne, & paſſer l’hyver ſans aucun danger. Il y a des milliers d’arbres, plantes, bleds, qui ont été apportés dans les pays temperés, même froids, & y ont réuſſi comme ſi c’étoient des plantes originaires du pays. Le ceriſier, apporté de l’Arménie réuſſit dans nos montagnes, où le froid