Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/40

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en demande pas d'autres ; pourquoi n'en ſera-t-il pas de même de celles-ci ? Cependant l'expérience étant ſuperieure à tout raiſonnement ; voici ce qu'il dit ; qu'il avoit coupé des montans avec leurs pommes de graine encore vertes, il les avoit étendus à l'entrée de l'hyver ſur un carreau de jardin, & les y avoit laiſſés ſans les couvrir; que l'hyver avoit été fort dur & long ; que vers le printemps, allant les viſiter, il trouva les pommes partie ridées, partie pourries, qu'alors il les couvrit de terre ; qu'après ſix femaines, les allant voir il avoit trouvé la graine levée fort dru, & les jeunes plantes en touffeſ; que les pommes ou les fruits qui en étoient provenus, étoient devenus de la groſſeur d'un œuf de poule, & en même quantité,

Voilà donc prouvé que la graine, quoique point meure, levoit, & cela après avoir ſupporté toute la rigueur de l'hyver ; qu'elle avoit produit des pommes aſſez groſſes ; d'où on peut conclure qu'elle auroit encore mieux réuſſi, ſ'il l'avoit enterrée en automne. Il eſt ſurprenant que L. propoſant de faire l'eſſai avec des fruits, ne l'ait pas fait avec ceux-ci, comme devant avoir un degré d'endurciſſement au froid, pour ainſi dire, dont les autres manquent,

Voici donc la marche que le conſeillerois.

I°. Cueillir autant que poſſible, de ces petites pommes, meures, d'autres qui ne le ſeroient qu'à moitié, étant poſſible que la graine de celles-ci réuſſiroit mieux, ſéparant l'une de