Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/78

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On remplira peu à peu ces foſſes de tout ce qu'on peut ramaſſer de putreſcible, ou des choſes qui peuvent agir par la fermentation ; mauvaiſes herbes des jardins, de celles encore plus mauvaiſes, ſouvent venimeuſes & âcres, d'autant plus propres à cet uſage, qu'elles contiennent plus de ſels, & qu'on trouve en quantité le long des chemins & dans des terrains incultes ; des feuilles molles, [non de chêne ou de hêtre] le rebut de ce qu'on confume dans le ménage ; tous les animaux & leurs parties, le ſang, les lies de vin diſtillées; le marc de raiſins, ſuye, branches d'arbres menues & hachées, ſur-tout des lapins, cendres leſſivées ou non ; tout ce qu'on peut ramaffer autour & dans la maiſon ; bref tout ce qui peut ſe conſumer & changer de nature par la pourriture ou fermentation, comme il eſt dit ci-deſſus,

Dans ces foſſes il faut jetter par couche de la terre, ſoit celle qu'on en a tirée, ſoit d'autre, auſſi bonne que poſſible, ou celle que l'on peut ſe procurer, pourvû que ce ſoit de la terre & non des pierres, ce qui, avec les autres materiaux deſignés ci-deſſus, & ſur-tout, les arroſemens d'urine, augmentera la maſſe d'un engrais excellent, ſur-tout pour les pommes de terre. Voilà pour le ſolide.

Voici le liquide. Toute urine eſt tellement ſuperieure à tout autre engrais, qu'on peut la nommer la quinteſſence, au point que ceux qui en connoiſſent l'effet & la valeur, donneroient volontiers trois ou quatre chars de fumier, contre une boſſette d'égoût des écuries, ſurtout des vaches des brebis & des cochons, au lieu