Page:Erckmann-Chatrian - Histoire d’un conscrit de 1813.djvu/218

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C’est au fond d’un grand hangar en forme de halle — des piliers tout autour --, que je revins à moi ; quelqu’un me donnait à boire du vin et de l’eau, et je trouvais cela très bon. En ouvrant les yeux, je vis un vieux soldat à moustaches grises, qui me relevait la tête et me tenait le gobelet aux lèvres.

« Eh bien, me dit-il d’un air de bonne humeur, eh bien, ça va mieux ? »

Et je ne pus m’empêcher de lui sourire en songeant que j’étais encore vivant. J’avais la poitrine et l’épaule gauche solidement emmaillotées ; je sentais là comme une brûlure, mais cela m’était bien égal : — je vivais !

Je me mis d’abord à regarder les grosses poutres qui se croisaient en l’air, et les tuiles, où le jour entrait en plus d’un endroit ; puis, au