Page:Erckmann-Chatrian - Histoire d’un conscrit de 1813.djvu/245

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Combien de choses nous devions apprendre en ce jour ! À l’hôpital, personne ne s’inquiète de rien ; quand on voit arriver chaque matin des cinquantaines de blessés, et qu’on en voit partir autant tous les soirs sur une civière, cela vous montre l’univers en petit, et l’on pense : « Après nous la fin du monde ! » Mais dehors, les idées changent. En découvrant la grande rue de Hall, cette vieille ville avec ses magasins, ses portes cochères encombrées de marchandises, ses vieux toits avancés en forme de hangar, ses grosses voitures basses couvertes de ballots, enfin tout ce spectacle de la vie active des commerçants, j’étais émerveillé. Je n’avais jamais rien vu de pareil, et je me disais : « Voilà bien une ville de commerce comme on se