Page:Erckmann-Chatrian - Histoire d’un conscrit de 1813.djvu/98

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VII


Depuis ce jour je n’avais plus la tête à rien. J’essayai d’abord de me remettre à l’ouvrage ; mais sans cesse mes pensées étaient ailleurs, et M. Goulden lui-même me dit :

« Joseph, laisse cela… profite du peu de temps qui te reste à passer avec nous ; va voir Catherine et la mère Grédel. Je crois toujours qu’on te réformera ; mais que peut-on savoir ? On a tellement besoin de monde, que cela risque de traîner en longueur. »

J’allais donc chaque matin aux Quatre-Vents et je passais mes journées avec Catherine. Nous étions bien tristes, et pourtant bien heureux tout de même de nous voir ; nous nous aimions plus encore qu’avant, si c’est possible. Catherine quelquefois essayait de chanter, comme dans le bon temps, mais tout à coup elle se mettait à