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DE CHARLES DE L'ESCLUSE

Les trois années 1574, 1575 et 1576 paraissent avoir été les plus heureuses de la vie de Charles de l’Escluse. Ce n’est pas que ses fonctions à la Cour de l’Empereur d’Autriche aient été bien définies. Il parle si peu, dans ses ouvrages ou dans sa correspondance, des jardins impériaux dont il aurait eu, disait-on, l’intendance, que l’on ne peut se rendre compte de la charge qui lui avait été réellement conférée. Quelle que fût sa situation, tout au moins honorifique, il touchait du moins des émoluments qui s’élevaient annuellement à 500 florins du Rhin, dont on a constaté les payements semestriels.

Mais Charles de l’Escluse perdit tout crédit à la Cour après la mort de Maximilien II, arrivée vers la fin de 1576. Le nouvel Empereur, Rodolphe II, ne paraît pas lui avoir pardonné d’être de la religion réformée, et l’on verra par les lettres qui suivent dans quelle triste position se trouvait alors notre savant.


XXX

À Jean Craton de Kraftheim, à Breslau.


S. D. — Je t’envoie la réponse d’Hubert qu’on m’a apportée aujourd’hui. J’ai reçu hier tes lettres après dîner. Les lettres qui s’y trouvaient incluses ont été remises et le fascicule livré au Maître des Postes. J’ai répondu aujourd’hui à Hubert et j’y ai ajouté les lettres de Warker et d’autres. Il les recevra à Prague, où il m’a écrit qu’il se rendait directement, bien qu’il eût le dessein de venir nous voir. Il y a dix jours, j’ai achevé d’écrire le Mémoire d’Abundius et je pense que toutes mes lettres ont dû être remises. L’Ordre de la Cour impériale a été prononcé le 12. Mon nom ne se trouve ni parmi ceux qui sont licenciés, ni joint à ceux qui conservent