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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

XXXII

À Jean Craton de Kraftheim, à Breslau.


S. — J’ai appris avec plaisir que les graines que je t’avais envoyées avaient été les très bien reçues. Dieu fasse que tu puisses en bonne santé et longtemps en voir les fleurs, non seulement de ces graines-là, mais d’autres encore que, si tu le désires, je suis prêt à t’envoyer. Je supporte mon sort avec calme et je me soumets à la volonté de Dieu pour tout événement. Je le supporterais sans doute plus difficilement, si je n’étais résolu à rester ici l’été prochain, afin de pouvoir visiter avec soin d’autres montagnes, dans le but d’achever les observations que je dois publier. Recutit a été, il y a vingt jours, rappelé de Ratisbonne à Prague par la mère de l’Empereur. Julius[1] y est aussi rappelé, lui qui, le 30 Janvier, partait de Trente : je pense qu’il doit être maintenant à Prague. J’ai dit à Dodoens que tu le saluais. La question à résoudre pour ses émoluments le retient encore ici, quelque peu malgré lui. Je pense qu’il s’arrêtera un certain temps à Cologne.

Poussé par un besoin d’argent, je suis allé voir le Président Althun : il a nié qu’aucune somme lui ait été remise à lui-même, ou bien pour moi ; mais il m’a dit que l’argent était distribué entre tous les officiers de l’Empereur, pour acheter les choses nécessaires à la nourriture journalière. J’ai été tourmenté par beaucoup de requêtes remises contre moi à l’Empereur. Je ne fais cependant rien. Je ne puis subsister, à moins que je ne reçoive de l’argent de certains marchands, à mon grand préjudice ; quant à ce qui regarde mes dépenses quotidiennes, je vivrai chez Aichholz, à qui je dois déjà le prix d’une année et quelques mois pour ma nourriture et mon séjour.

  1. Julius Alexandrinus, médecin de l’Empereur.