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DE CHARLES DE L'ESCLUSE

XXXVI

À Jean Craton de Kraftheim, à Breslau.


S. P. — Illustre Craton, je souhaite que ta santé se raffermisse et je m’afflige beaucoup de ce que tu n’as encore rencontré aucune occasion favorable : le Livre que je t’ai promis et celui que j’ai pris soin de faire apporter pour toi par Veredarius, te seront envoyés. Mais comme j’ai très bien reçu tes lettres de Prague, il y a trois jours, par notre Wolzog, Préfet des courriers impériaux, j’ai voulu te faire remettre une réponse, par lui-même, à tes gracieusetés et t’envoyer le Livre, puisque celle voie est très expéditive, et pour que tu puisses en faire lecture sous peu (s’il t’est permis de prendre pour cela le temps nécessaire sur celui que tu dois consacrer à tes études sérieuses et à d’autres affaires).

Le Livre de Dodoens ne contient rien d’absolument nouveau, hors certaines figures peu élégantes et peut-être artificielles, empruntées au Codex impérial. J’aurais désiré qu’il eût omis de publier les deux lettres à Julius : à mon avis, il eût mieux valu traiter cette affaire avec Julius par des lettres privées, que de les publier. Je n’ai pas vu le Livre de Julius, et je ne voudrais pas servir d’arbitre dans des contestations de ce genre. Les anciens auteurs botanistes confirment davantage l’opinion de Dodoens ; je ne puis nier cependant que notre Fève vulgaire n’ait été parfaitement connue par ceux qui ont traité de l’Agriculture. Mais il n’est personne de nous qui n’ait sa tache de naissance. Monave ne m’a rien dit de l’écrit de Julius. S’il le publie, je le lirai très volontiers.

En attendant, illustre Craton, je te souhaite que Dieu t’accorde toutes ses félicités.

Vienne, 4 des Nones de Juin 1584, nouveau style.

Ton bien affectionné Car. Clusius.

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