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LES PERSES

LE CORYPHÉE

Reine, ô toi que vénèrent les Perses, envoie tes libations aux sanctuaires souterrains, et nous, dans nos hymnes, nous prierons ceux qui guident les Morts, de nous être bienveillants, sous la terre. Ô Démons khthoniens, vous, les Purs, vous, Gè et Hermès, et toi, Roi des Morts, d’en bas envoyez l’âme de Daréios à la lumière : car, s’il est quelqu’un qui sache un remède à nos souffrances, lui seul pourra nous le dire, et quand finira notre lamentation.

Pendant que le CHOEUR évoque Daréios, ATOSSA prend des mains de ses suivantes chacune des offrandes, successivement, et fait les libations.

LE CHŒUR
Strophe I.

M’entend-il, le Bienheureux, l’égal des Dieux, le Roi, moi qui, en langue barbare, lance vers lui mes plaintes, mes cris lamentables et mornes ? Je lui clamerai mes peines lugubres : d’en bas, est-ce qu’il m’entend ?

Antistrophe I.

Et toi, ô Gè, et vous tous, les autres rois des Morts, laissez sortir des demeures l’âme glorieuse et noble, le Dieu des Perses, né dans Suse. Envoyez d’en bas le plus grand des maîtres que couvre la terre persique.

Strophe II.

Héros cher, cher tombeau : car ce qu’il cache nous est cher. Aïdoneus, ramène-le, qu’il remonte au jour, Aïdoneus, laisse venir Daréios, un si grand Roi. Hélas !

Antistrophe II.

Jamais il n’entraîna les hommes aux guerres meurtrières ; nous le disions aussi sage qu’un Dieu, et il était