Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/228

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elle en a fait ce qu’elle fait des hommes, des citoyens utiles et productifs. Parmi ces peuples végétaux, quelques-uns ont été naturalisés dans le Jardin même des plantes médicinales. C’est la qu’ont été faites les premières plantations du cèdre du Liban, de plusieurs espèces d’érables, de platanes, de chênes d’Amérique, et d’autres arbres qui embellissent aujourd’hui tout le royaume. Non content de recevoir les produits de toute la nature, l’établissement les a quelquefois transmis à des pays éloignés, où on les croirait naturels. Les premiers cafés qui ont été transportés à la Martinique furent tirés de ce jardin : la France, et surtout nos départements maritimes, lui sont donc redevables d’une des branches de commerce les plus fructueuses. Quoique la plus anciennement établie sur cette carre classique de l’histoire naturelle, la botanique s’est long-temps traînée dans les ténèbres de l’enfance ; elle doit, comme le règne animal, sa splendeur actuelle au décret de la Convention. Nous négligerons D’histoire de ces accroissements qu’on peut d’ailleurs se figurer. Un professeur très distingué, M. Adrien de Jussieu, concourt par son enseignement à jeter de l’éclat sur une science déjà si attrayante par elle-même[1]. Les plantes qui forment la broderie délicate de l’écorce du globe, contiennent dans leur structure intime, des mystères devant lesquels l’intelligence humaine reste confondue. L’auteur de Faust a dévoilé une partie de ces merveilles. Il reste encore, nous le croyons, de très curieux rapports à constater

  1. M. Adrien de Jussieu est chargé des herborisations et M. Adolphe Brongniart de l’enseignement de la botanique.