Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/245

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humain, de nouvelles branches de connaissances se superposent aux anciennes ; on éprouve le besoin croissant de joindre ensemble les différens ordres de faits par le lien des démonstrations philosophiques : de ce travail d’accroissement et de liaison résulte le dédoublement des anciennes parties de la science et la découverte de rapports qu’on n’entrevoyait pas. Ainsi se transformera tôt ou tard, moralement et matériellement, cette institution qui n’eut jamais de modèle dans le monde, et qui défie même l’esprit imitateur des étrangers. Accru d’un côté par les progrès de la pensée humaine et de l’enseignement, de l’autre par les constructions de plus en plus vastes, le Jardin des Plantes s’élèvera sans cesse davantage vers la hauteur philosophique d’un temple de la nature, d’un congrès où tous les êtres de la création auront leurs représentans. Cette réduction du globe, avec ses divers habitans, montrera à la postérité l’univers de l’homme, comme le ciel qui encadre le Jardin des Plantes étalera l’univers de Dieu. Il est des heures où la lune, faiblement indiquée dans le ciel bleu, élève en plein jour, au-dessus du musée de géologie, son orbe triste et décoloré ; les pâles clartés de cet astre, qu’on est libre de prendre pour un monde détruit ou pour un monde à naître, ne conviennent-elles point aux ruines des âges primitifs de notre globe ? Si nous nous tour-

    rattache l’enseignement du Jardin des Plantes aux leçons de la Sorbonne et du Collège de France. Une chaire est à créer pour remplir cet objet. Son programme serait ainsi tracé : Cours des sciences naturelles appliquées à la philosophie de l’histoire et à l’économie politique. Notre conviction est que celle chaire se formera dans l’avenir.