Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/34

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répandu autour de vos pas, ce luxe, ce bruit, ce tumulte, cette foule, tout vous dit que la vie est là. Les idées philosophiques tombent dans l’indifférence ; la gloire ! on en rit ; la littérature ! nous la voyons se flétrir chaque jour, sous le souffle de la vénalité ; les luttes politiques même se calment : mais la hausse et la baisse de la rente continuent d’émouvoir les passions. Autrefois, l’esprit religieux entretenait la vie des sociétés ; aujourd’hui, l’esprit d’agiotage palpite à la place de la foi. La Bourse est devenue la cathédrale du xixe siècle. Ce temple de l’industrie moderne, a, comme les anciens temples, ses initiés et ses mystères, sur lesquels il serait bon de déchirer le voile.

Dessiner en un mot, dans ses principaux traits, le profil de la civilisation parisienne au point de vue religieux, moral, scientifique, industriel ; soumettre à l’examen les projets de l’administration ; ne négliger dans notre cadre ni le Paris intellectuel, ni le Paris monumental ; recourir, suivant l’occasion, à la statistique, à l’observation, à la physiologie, pour réunir des lumières, tel est le travail que nous proposons, Dieu aidant d’exécuter un jour. L’intérêt de semblables recherches ne s’arrête pas aux murs de notre ville ; la France entière est engagée à ce que Paris soit fort, prospère, éclairé, puisque c’est de là que lui vient sa puissance. Une ville comme la nôtre est d’ailleurs responsable devant l’avenir. La surface de Paris s’est déjà renouvelée plusieurs fois ; sous son enveloppe moderne, on retrouve comme des dépouilles fossiles les formes anciennes, qu’il a successivement prises ou rejetées pour s’avancer de siècle en siècle vers son état de splendeur.