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feste dans un autre fait que la science a recueilli : quand le mélange de deux individus de races diverses est fécond, la race supérieure fournit au moins les deux tiers à la nature du produit. Ce mouvement a été observé avec attention. M. Serres a reconnu que la race caucasique imprime son cachet sur les races qu’elle touche ; elle descend d’abord un peu ; mais, à la quatrième, cinquième ou sixième reproduction, elle remonte et ramène à elle tous les autres types. Qui ne prévoit déjà les conséquences philosophiques de ce fait d’histoire naturelle ? Les envahissemens de la race blanche tendent aujourd’hui à effacer par toute la terre l’existence des autres races. Les traditions anciennes, qui nous représentent un premier homme blanc dont toutes les races sont sorties comme d’une souche unique, perpétuent sans doute une erreur ; mais ce n’est qu’une erreur de temps. L’unité de races, l’homme modèle, l’homme type, n’existe pas dans le passé ; il a sa raison d’être dans l’avenir. Adam n’est pas venu, il viendra.

Les races supérieures absorbent les rares inférieures. Ce fait est sans exception. Tout nous porte à croire que la race noire a été primitivement la plus nombreuse ; elle est encore douée à cette heure, d’un¢ fécondité qui alimente partout l’esclavage ; son existence à la surface du globe ne s’est restreinte que sous les envahissemens des autres races qui sont venues s’établir au-dessus d’elle. En Amérique la race rouge forme l’assise inférieure ; le substratum des peuples qui lui ont succédé sur sa terre natale. Déjà un grand nombre des indigènes du Nouveau-Monde