Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prétend que, pour lui, c’est un don, comme de trouver les sources.

— S’il trouve de l’eau, fit le curé en riant, il en boit encore moins que moi ! Mais en revanche il boit beaucoup plus de vin… Alors, vous avez commencé vos recherches sur les causes d’insalubrité de la Double ?

— Oui, monsieur le curé, sur les causes et sur les résultats, ce qui nécessite des statistiques où l’on voit le mouvement de la population. Je compte même me rendre demain à la Jemaye, et, puisque je vous ai trouvé si à propos, je vous serai obligé de me dire où sont les papiers de la mairie.

— Pour le moment, ils sont dans un placard, au presbytère… Hormis quelques grands propriétaires, quand monsieur de Légé est à Ribérac, il n’y a plus que moi dans la paroisse qui sache écrire : aussi, pour lui être agréable, je couche les actes de l’état civil sur les registres.

— Vous aurez la bonté de me les communiquer ?

— Très volontiers.

Un instant après, à un carrefour, le prêtre et le docteur se saluèrent et se séparèrent.


Le lendemain, après avoir achevé son travail, Daniel accepta de faire collation avec le bon curé qui le pressait fort :

— Je veux vous faire tâter mon petit vin de Vauxains !

Tout en mangeant une tranche d’un excellent pâté de perdrix arrosé de ce bon petit vin, Daniel raconta l’entretien qu’il avait eu avec le propriétaire de l’étang du bourg, le jour où M. de Légé partait pour Ribérac ; puis il questionna le curé sur ce paroissien.