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XVIII


En mariant son neveu avec mademoiselle de Légé, l’abbé de Bretout avait eu des vues très différentes de celles qui dirigeaient le docteur Charbonnière. Il s’était proposé non seulement de lui faire une agréable et solide situation de fortune, mais encore de lui procurer par surcroît tous les avantages sociaux et politiques auxquels son nom, son titre et son dévouement à la royauté légitime lui donnaient droit. L’abbé ne se faisait pas d’illusions sur la prétendue noblesse des Légé ; il sentait bien qu’à cet égard ce mariage était pour le vicomte une mésalliance. Mais M. de Légé était accepté par la gentilhommerie du pays, sinon comme noble, du moins comme bourgeois vivant noblement et agrégé à la noblesse, pour ainsi dire, et cela suffisait : son infériorité sur ce point était compensée par l’influence considérable que lui assurait sa richesse et dont nécessairement devait bénéficier son gendre.

Avec ces visées, le premier soin de l’abbé, après son