Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/110

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y avait par exemple une chose dont je n’avais pas bien saisi le sens : c’est la solennité du labourage que l’Empereur, et les grands fonctionnaires dans les provinces, célèbrent le jour de l’équinoxe du printemps. On sait que, ce jour-là, l’Empereur et ceux qui le représentent ailleurs qu’à la capitale, tenant eux-mêmes les mancherons de la charrue, ouvrent la terre et y répandent des semences des cinq espèces de céréales qui croissent dans les différentes régions de la Chine. J’avais bien entendu dire que cette solennité avait pour, but d’honorer l’agriculture, et bien qu’elle me parût avoir une portée plus haute, à cause de la signification symbolique généralement admise du grain que j’y voyais employé, je m’étais contenté de cette explication, ne comptant pas en avoir une meilleure. Elle ne me suffit plus. J’interrogeai sans cesse, et les réponses que je reçus me conduisirent à d’autres recherches qui me révélèrent les principes mêmes et la philosophie de la civilisation chinoise. Ces principes sont d’ailleurs tous contenus dans les premiers chapitres d’un ouvrage qu’on appelle le Tchi-Pen-Ti-Kang et dont il faut que je dise quelques mots. — Le Tchi-Pen-TiKang est une encyclopédie abrégée en dix volumes, publiée en 1747, dont un ancien jésuite écrit ce qui suit: « Les missionnaires le regardent comme très dangereux et très opposé à la prédication de l’Évangile, parce qu’il se renferme dans le déisme et dans la religion naturelle, et qu’il est partout au niveau de la raison et de la conscience qu’il contente trop pour qu’elles sentent aisé-